Zénaïde naît en 1829, rue Houvenagle (anciennement 19 Grande’Rue) à St-Brieuc et décède en 1890, 116 rue du Cherche Midi à Paris. Entre-deux, beaucoup de romans, beaucoup de deuils autour d’elle, et un havre de paix qu’elle fait construire à Locmariaquer, dans le Morbihan : « Kermoareb » (la maison de la tante).
Lorsqu’elle a 20 ans, son père est ruiné. Zénaïde trouve à s’employer comme préceptrice dans le famille de Keréver, à Château-Billy, l’été, près de St Brieuc et à Ploufragan l’hiver. Son père décède fin 1849, et elle décide d’écrire pour éponger ses quelques dettes. Elle est employée chez les de Keréver jusqu’en 1864 et écrit le soir, lorsque les enfants sont couchés. En 1857, elle propose une nouvelle à un concours proposé par le magazine La France littéraire et remporte le premier prix, qui sera suivi d’un autre premier prix au concours suivant. Son premier ouvrage est publié en 1859, toujours sous un nom d’emprunt. Elle se fait connaître auprès d’Alfred Nettement, député du Morbihan, directeur de L’Opinion Publique et de La Semaine des Familles (tout un programme !), qui publiera l’essentiel de ses romans jusqu’à sa mort.
Zénaïde s’installe en 1866 à St-Brieuc, pour veiller sur l’éducation d’un neveu.
Elle effectue début 1868 un séjour parisien dans une chambre à l’Abbaye-aux-Bois, rue de Sèvres, au-dessus de l’appartement qu’habitait Mme Récamier dans la première moitié du siècle.
Pour se rapprocher d’une communauté religieuse, elle emménage définitivement à Paris fin 1868. Son adresse jusqu’à la fin de sa vie est un appartement retiré du 116 rue du Cherche-Midi. C’est au rez-de-chaussée de cet immeuble, avec des matelas aux fenêtres, qu’elle endure le siège de Paris.
Lorsqu’une école professionnelle pour jeunes filles s’installe dans l’immeuble en octobre 1871, Zénaïde y occupe une fonction de surveillante.
Pendant l’été 1872, elle rejoint à Locmariaquer sa belle-soeur, partie là-bas soigner sa santé. La vie simple et à l’abri des touristes qu’elle découvre dans ce petit village au bord de l’eau la séduit. Elle pense pouvoir y trouver la solitude qu’elle recherche et y fait construire une maison l’année suivante. Elle écrit en 1873 : « C’est un véritable rêve pour moi que d’avoir une maisonnette devant la mer, qui me rafraîchit, me berce, me tient dans le goût de l’infini, et m’enlève aux tentations violentes des bonheurs humains, dont ma nature a été et est avide. »
Cette belle maison située face à la mer est aussi destinée à accueillir une partie de sa famille pour des séjours de vacances ou de repos, la célibataire Zénaïde assurant jusqu’à sa mort un rôle de « mater familias » lorsque des difficultés frappent les siens.
Aujourd’hui comme hier, la maison n’est séparée du Golfe du Morbihan que par un jardin et un sentier de douaniers. Elle est propriété privée et ne se visite pas.
Source :
Dictionnaire des romanciers de Bretagne.