La grisette est une jeune couturière, personnage charmant par excellence de la littérature du XIXe siècle. Son nom vient d’un tissu du même nom, gris et souvent de laine, porté par les femmes ordinaires. Par excès, il est devenu synonyme de "femme légère" - à ne pas confondre avec la "lorette", qui, elle, fait effectivement profession de se faire entretenir par plusieurs hommes [1]. La grisette peut être volage, mais pas par intérêt comme la lorette.
C’est donc autant une réalité sociale qu’un imaginaire artistique et littéraire que nous invite à découvrir cette belle exposition consacrée à la grisette au temps de Balzac (1815-1850). On y a même reconstitué un "grenier de grisette".
L’exposition présente une centaine d’œuvres (peintures, caricatures, faïences, livres et journaux illustrés, partitions, échantillons d’étoffe) rassemblées suivant cinq thèmes :
les conditions de travail de la grisette,
quelles images évoque-t-elle chez les écrivains et les artistes ?
à quoi ressemble-t-elle concrètement ?
ses loisirs et plaisirs,
la grisette, un oiseau dans la ville et dans les passages de Paris.
Un mini-site est consacré à cette exposition.
Des ateliers-lecture gratuits d’une heure trente "Lisons ensemble : La grisette en question" sont proposés pendant la durée de l’exposition, autour de six thèmes :
Les métamorphoses de la grisette, entre rêve et réalité
Dimanche 20 novembre à 15h30
La grisette, couturière et modiste, une femme qui travaille
Jeudi 24 novembre à 19h
La grisette et ses divertissements
Dimanche 4 décembre à 15h30
La grisette. Une amoureuse et une femme libre
Jeudi 15 décembre à 19h
Le Paris de la grisette
Jeudi 5 janvier à 19h
La grisette tire sa révérence
Dimanche 15 janvier à 15h30
Réservation souhaitée au 01-55-74-41-80
Par ailleurs, des visites-conférences sont proposées pendant toute la durée de l’exposition. Plein tarif : 4,50€, tarif réduit : 3,80€.
Un très beau catalogue accompagne l’exposition : Elle coud, elle court, la Grisette !, Paris, Éditions Paris-Musées, 2011, 168 pages, 95 illustrations en couleur, 29€. Il a été composé par Nathalie Preiss, professeur de Littérature française du XIXe siècle, Université de Reims et Claire Scamaroni, chargée d’études documentaires à la Maison de Balzac.
Trois autres expositions sont organisées en parallèle à Paris sur des
thématiques voisines et complémentaires :
Le Peuple de Paris au XIXe siècle - Des guinguettes aux barricades
exposition du 5 octobre 2011 au 26 février 2012 au Musée Carnavalet
Les Halles de Baltard, Métiers du jour et de la nuit - Œuvres du musée Carnavalet -
Sculptures de Gaston Schweitzer
exposition-dossier gratuite dans la galerie de liaison du musée Carnavalet
Les Parisiens et le Mont-de-Piété, au Crédit Municipal de Paris, 55 rue des
Francs-Bourgeois, 75004 Paris
[1] "[Les lorettes] tiennent le milieu entre les femmes entretenues par un seul homme et les grisettes qui ont en plus de leur travail d’ouvrière ou d’employée de magasin quelques amis généreux.
La lorette partage ses frais d’entretien et ses faveurs entre plusieurs amants qui se succèdent au fil de la semaine. Ses Arthurs, comme elle les appelle, ne sont pas assez fortunés ou trop volages pour se montrer exclusifs ; quant à elle, elle se garantit ainsi de la gêne où pourrait la plonger la rupture avec un protecteur unique" (Wikipédia).