François-René naît le 5 septembre 1768 dans l’hôtel de La Gicquelais, rue des Juifs, aujourd’hui rue Chateaubriand à Saint-Malo. Comme il sied à un futur pré-romantique, une tempête impressionnante balaie les côtes bretonnes depuis le mois d’août. Les Malouins en sont à implorer la clémence divine. La chambre natale, celle de Mme de Chateaubriand, donnait sur la rue des Juifs, au deuxième étage.
En circulant dans la ville aujourd’hui en début ou en fin de journée, lorsque les touristes sont repartis chez eux, on s’imagine ce qu’elle pouvait être au XVIIIe siècle. Voici la belle description qu’en donne Les promenades de Chateaubriand : "Les rues sont étroites et vite envahies de marins et de marchandises. Sous les maisons, sous les hôtels, des caves profondes regorgent de réserves. A l’intérieur des murs de cette ville, si compacte qu’elle semble une citadelle, un monolithe de granit, pas un jardin : tout est voué au commerce, au labeur. Pour le plaisir et la détente, les riches armateurs se font construire sur les bords de la Rance de superbes malouinières."
Les parents de François-René se sont établis à Saint-Malo en 1757.
René Auguste, son père, est un aventurier. Il a embarqué à 15 ans sur une goélette, puis s’est initié au commerce auprès d’un négociant à Saint-Malo, puis a navigué à nouveau, est devenu corsaire. Il a fait fortune dans le commerce des esclaves, a acheté des bateaux et s’est installé comme armateur.
A 35 ans, il a épousé Apolline Jeanne Suzanne de Bédée, la fille du seigneur de La Bouëtardaye (non loin de Plancoët), qui en a 27. Apolline est aussi légère, gaie et cultivée, que son mari est taciturne et froid. Sa mère a été élevée chez Mme de Maintenon, à Saint-Cyr.
Les parents ont d’abord habité, en 1757, rue du Pont-qui-tremble, puis à l’hôtel de la Plesse rue de la Victoire, à partir de 1760. En 1768, la famille emménage dans l’hôtel de La Gicquelais, rue des Juifs.
Ils occupent d’abord la partie de l’hôtel située sur le côté Sud de la rue, partie qui deviendra ensuite auberge, puis hôtellerie sous le nom d’Hôtel de France et de Chateaubriand. Ils s’installent rapidement dans une autre partie, de l’autre côté de la rue, où ils habiteront jusqu’en 1771. C’est là que naît François-René.
La famille emménage en 1771 dans la maison White, 4 place Saint-Vincent, avec François-René qui revient de ses années chez sa nourrice à Plancoët.
A visiter : le beau musée de Saint-Malo, en face de la rue Chateaubriand, abrite quelques souvenirs de l’écrivain.
Aux alentours
L’écrivain est placé en nourrice à Plancoët. Il visite souvent son grand-oncle qui demeure au manoir de Monchoix à Plancoët.
Sources : Les promenades de Chateaubriand, Jacqueline Queneau, Jean-Yves Patte, Guy Bouchet, éditions du Chêne.