“Rimbaud. Les explications comiques des professeurs. Tout ce petit monde agitant ses fiches aux pieds de ce diable d’enfant gigantesque.”
Julien Green. Journal, 15 juillet 1961.
En juillet 1880, Arthur Rimbaud débarque à Aden. Il vient de quitter Chypre, peut-être pour échapper à la justice, suite au meurtre mystérieux d’un ouvrier. L’ouverture du Canal de Suez, il y a quelques années, a fait d’Aden un des principaux ports commerciaux de la planète.
Grâce à la recommandation d’un ami, Rimbaud se fait embaucher dans une agence d’import-export. Le jeune poète de 26 ans a renoncé à la poésie depuis cinq ou six ans.
Ses pas, depuis, l’ont porté à travers les mers vers différents emplois. Mais c’est à Aden qu’il trouve celui qui lui fera confiance plusieurs années : Alfred Bardey, négociant en café, ivoire et cotonnades, qui lui confie différentes responsabilités à Aden et Harar, au centre de l’Abyssinie.
L’Abyssinie… ancien nom de l’Ethiopie, qui comprend alors l’Erythrée, la Somalie, une partie du Soudan et de la Nubie. L’"homme aux semelles de vent", comme l’appelle son ami Verlaine avec qui il s’est fâché une dernière fois en 1875, ne reviendra définitivement en France que pour s’y faire soigner en 1891. Les accès de fièvre, l’ennui, les expéditions géographiques et les commerces en tous genres -y compris d’armes- auront eu raison de sa santé. Il est amputé de la jambe droite en mai 1891 à l’hôpital de la Conception à Marseille.
En convalescence dans la ferme familiale de Roche les semaines suivantes, il veut à tout prix repartir pour Aden. Sa soeur Isabelle l’accompagne à Marseille. C’est là qu’il meurt le 10 novembre 1891.
Autres demeures de l’auteur
Le poète repose au cimetière de Charleville, où il a vécu ses premières années. Ses pas l’ont aussi porté à Paris, Londres, Bruxelles,…
Pour visiter le lieu
La maison d’Harar peut se visiter sur demande. Quant à celle d’Aden, ce n’est pas possible à : après que l’on ait pensé (jusqu’à la restaurer) qu’il s’agissait de la maison identifiée en 1990, on apprend par la biographie de Jean-Jacques Lefrère que la vraie demeure occupée par le poète a été remplacée depuis longtemps par un immeuble moderne.
Quelqu’un à contacter ?
L’Association des Amis de Rimbaud : 38 rue Boucharinc, 94430 Chennevières. Tel. : 01 45 76 55 14.
À voir aux alentours
Saint-John Perse et Henri de Monfreid ont foulé la même terre africaine que Rimbaud.
Pour ce qui est de Marseille, les autres écrivains de la région sont :
Joseph Conrad, Marcel Pagnol, Isabelle Eberhardt à Marseille,
Stefan Zweig à Marseille et Nice,
Gaston Leroux à Menton et Nice,
Jean Cocteau à Menton,
Gogol à Nice,
Maupassant à Antibes et Cannes,
Nabokov à Cannes,
Mann et Huxley à Sanary,
Wells à Magagnosc,
Alphonse Daudet à Nîmes et Fontvieille,
Mallarmé à Avignon,
Giono à Manosque,
Frédéric Mistral à Maillane,
Vauvenargues à Vauvenargues,
Blaise Cendrars à Aix-en-Provence,
Alexandra David-Neel à Digne,
Paul Valéry à Sète,
Colette à La Treille Muscate (Saint-Tropez),
Prévert, Bernanos à Toulon.
Petite bibliographie
Rimbaud vivant. Revue annuelle de l’Association des Amis de Rimbaud. 38 rue Boucharinc, 94430 Chennevières. Tel. : 01 45 76 55 14.
Les deux visages de Rimbaud. Mario Matucci, Édition La Baconnière, Neuchâtel, 1986.
Arthur Rimbaud, Lettere dall’Africa. Introduction par Dominique et Nadine Petitfaux. Illustrations d’Hugo Pratt. Bilingue. Éditions Nuages (Italie).
Rimbaud, le opere, i luoghi (les oeuvres, les lieux). Gabriele-Aldo Bertozzi. L’Africa (l’Afrique). Bilingue. Éditions Métis, 1996.
Arthur Rimbaud, Aden, Tadjoura, Harar. Catalogue d’exposition. Paris, Charleville-Mézières, Musée Saint-John Perse de Pointe-à-Pitre, 1996. 55 F. Commander à l’Association pour le Patrimoine Architectural et Culturel du Yémen (APAY), 4 rue du Moulin Joly, 75011 Paris. Tel./fax : 01 43 57 93 62 et/ou 01 43 56 11 17.
Les voyages de Rimbaud. Claude Jeancolas, 1991.
Le lieu et la formule. Arthur Rimbaud, Mercure de France, 1999, 24 F.
Arthur Rimbaud. Jean-Jacques Lefrère, Fayard, 2001.