Mais le plus illustre des récents enfants de la ville -et celui qui l’a le plus décrite dans ses romans- est Henri Vincenot, né en 1912 au 10 rue des Perrières, où il passe son enfance, et mort 74 rue Jean-Jacques Rousseau, chez sa fille Claudine, au 1er étage.
Entre les deux, il fréquente l’école Darcy puis le collège Saint-Joseph (qui sert de cadre à Je fus un saint) et vit entre 1939 et 1945 au 4 avenue des Marronniers, dans la villa Les Buissonnets.
Courant comme des fous, nous montions sur le Rempart de la Miséricorde pour voir, à travers la palissade de traverses, défiler le convoi. Alors, seulement lorsque nous avions vu s’effacer au loin la lanterne, nous regagnions le quartier des Perrières, avec ces vingt minutes de retard qui mettaient tous les jours nos mères en émoi.
Rempart de Miséricorde. Henri Vincenot.
Ce jour-là, je rentrais donc à la maison en faisant, avec mes camarades, un petit crochet pour gagner le pont de l’Arquebuse, l’énorme pont métallique du chemin de fer où, d’en bas, nous regardions tous les jours, à travers les entretoises du tablier, les dessous mystérieux de la locomotive, cette "coupe-vent", une 130 C, qui, un peu avant 16 heures, venait se mettre en tête du 1009, le train d’Is-sur-Tille, qui quittait alors Dijon, nous le savions bien, à 16h08.
Rempart de Miséricorde. Henri Vincenot.
Signalons encore que :
Lacordaire vit 36 rue Vannerie entre 1809 et 1815,
Lorsqu’il est embauché comme rédacteur en chef de L’Aube, Baudelaire s’installe à l’hôtel de Bourgogne, situé alors quelque part place Darcy. Mais sa vie commune avec la mulâtresse Jeanne Duval ne plaît pas beaucoup aux propriétaires du journal, qui le remercient après quelque temps,
au 16 rue Michelet vit avant 1914 Raymond Samuel, plus connu sous son nom de résistant : Aubrac,
Stefan Zweig passe par Dijon en 1931.
Petite bibliographie
Le Tout Dijon. J.-F. Bazin, éditions Cléa, 2003
Dijon. Son passé évoqué par ses rues. E. Fyot. Editions de la Tour Gile.
Rempart de la Miséricorde. Henri Vincenot. Livre de poche n°15178.
Bonsoir,
votre site est formidable ! Mais vous semblez oublier plusieurs de nos pointures dijonnaises actuelles.
Sans faire de politique, citons Jean-François Bazin, Pierre Palau mais aussi, sans doute le plus actif actuellement, Etienne Breton-Leroy.
Bazin est bien connu ; Palau aussi : chacun aura publié une Histoire du Département de la Côte-d’Or. Palau à ses frais aux Editions Universelles pour un ouvrage remarquable en 1988, et Bazin chez ed. Gisserot en 2004 avec la qualité retrouvée d’écrivain-historien, pour un prix public défiant toute concurrence (5 euros !). Quant à Etienne Breton-Leroy, ses parutions habituelles dans la presse régionale et ses ouvrages (Traditions de Noël en Bourgogne, ed. de l’Armançon) font que l’on recherche ses autres publications… en vain puisque peu de libraires semblent le connaître ! J’ai gagné un de ses ouvrages sur Radio France Bleu, aux éd. Clea. Cela s’appelle Fonds de Terroirs, daté d’avril 2005 et c’est formidable ! La Fnac le distribue, et je l’ai rencontré à la Lib de l’U. Comment décrire cette rencontre ? Je m’attendais à un vieux bonhomme et j’ai trouvé quelqu’un de jeune, enthousiaste et sérieux en même temps ! J’ai appris qu’il était né à Dijon et qu’il a habité le quartier du Port du Canal pendant 25 ans. Aujourd’hui, je crois qu’il vit dans un village près de Nuits-St-Georges. En tout cas, il est difficile à trouver.
Je crois que votre site manque de références actuelles : plusieurs écrivains sont de Dijon mais vous ne les mentionnez pas. C’est dommage.
En effet, Aloysius Bertrand, l’inventeur du poème en prose, évoque plusieurs fois Dijon dans son recueil Gaspard de la nuit, notamment dans le prologue. Il y a aussi, parmi les écrivains nés à Dijon, Etienne Cabet, utopiste auteur du Voyage en Icarie. Etienne Tabourot (dont Ph. Sollers parle dans un passage de Femmes). Crébillon père, auteur de tragédies : "un destin si funeste / S’il n’est digne d’Atrée, est digne de Thyeste"… Charles de Brosses, auteur de fameuses lettres d’Italie. André de Nerciat, auteur libertin : Félicia ou mes fredaines, Les Diables au corps, La Matinée libertine, etc. Maurice Blondel, philosophe, auteur de L’Action.
Henry James termine son Voyage en France par une évocation (peu élogieuse) de Dijon, notamment la place de la Libération et le parc de la Colombière.
Bonjour ,
Baudelaire a fait un bref passage à Dijon , mentionné dans l ’illustre biographie de Pichois et Ziegler .. Pourriez- vous m ’indiquer le lieu de son séjour en cette ville ? Avec mes plus sincères remerciements .