A Pont-Aven près de Concarneau en Bretagne, deux auberges attirent de nombreux artistes à la fin du XIXe siècle : celle de Marie-Jeanne Gloanec, où se loge Gauguin et qui voit naître "l’école de Pont-Aven", et celle de Julia Guillou, d’un standing supérieur et qu’apprécient beaucoup des Anglo-saxons tout au long de l’année.
Il en est une troisième, toujours liée à la réputation d’une femme – et d’une autre Julia -, qui ouvre un peu plus tard, dans les années 1920 : l’Hôtel de la Poste, tenu par Julia Correlleau, qui va accueillir non seulement des peintres, mais aussi d’autres personnalités.
L’hôtel est situé 26 rue du Gac, devenue rue du Général de Gaulle, à l’angle de la venelle Correlleau. Il est à l’origine mitoyen de la poste. Douze chambres : quatre à chaque étage. Le chauffage central est installé dès l’entre-deux guerres. De l’autre côté de la cour derrière l’hôtel : un autre bâtiment de trois étages, avec salles de réception et d’autres cuisines qui donnent au-dessus sur la rue des Ecoles (aujourd’hui rue Louis Lomenech). L’hôtel dispose aussi d’un parking et d’un jardin qui donnent sur la rivière. Le patron se prénomme Ernest. Il peint et aime les liqueurs, ce qui mettra prématurément fin à sa vie.
Les artistes fréquentent l’hôtel : Sérusier, Vlaminck, Emile Bernard (qui peint, mais écrit aussi des poèmes et du théâtre)…, mais aussi les écrivains : Pierre Mac Orlan, André Salmon, Roland Dorgelès… et surtout Francis Carco. Et, plus près de nous, Xavier Grall et Georges Perros.
L’hôtel ferme en 1978, lorsque Nicole, la fille de Julia et Ernest qui avait repris la maison, tombe gravement malade.
A voir non loin :
Marcel PROUST à Beg-Meil
ALAIN au Pouldu et à Morgat (Finistère)
La Pension et l’Hôtel Gloanec à Pont-Aven
Source : L’Hôtel de la Poste. Au rendez-vous des artistes, chez Julia et Nicole Correlleau par Séverine Palmade, livret édité par les Amis du Musée de Pont-Aven en 2000.