Charles PEGUY

Orléans, Paris, Orsay
Le jeudi 28 août 2003.
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Le buste de l’écrivain, square Charles Péguy. Lors des bombardements de juin 1940, un éclat est venu frapper ce buste à l’endroit exact où Péguy fut atteint le 5 septembre 1914 (photo Hélène Richard).
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8 rue de la Sorbonne.
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La maison du 2 rue de Bourgogne. Au rez-de-chaussée de cette maison de décembre 1895 à juillet 1896 Charles Péguy commença d’écrire son drame en trois parties sur Jeanne d’Arc "Domrémy, Les Batailles, Rouen". Photo Hélène Richard.

[L’homme] sait le grand secret de toute créature. […] Il sait que l’on n’est pas heureux. Il sait que depuis qu’il y a l’homme nul homme jamais n’a été heureux. […] Or il n’a qu’une pensée. C’est que son fils soit heureux."
Péguy. Clio, 1913.

On ne lit pas Péguy pour se divertir.

Son style, tout d’abord, peut faire frein. Volontiers répétitif, il en inspirera d’autres, notamment Gertrude Stein.
L’ardeur permanente de sa quête, ensuite. Sans jamais se laisser enfermer dans un parti ou une église, l’homme embrasse la cause socialiste en 1895, la cause de Dreyfus en 1898, puis la foi catholique vers 1904-1907. Dans ses articles, pamphlets, livres et poèmes, la réflexion politique et philosophique et la méditation laissent peu de place à la légèreté et à l’humour. Pas le temps.

- Le poète naît à Orléans, 48 faubourg Bourgogne, le 5 janvier 1873. Pendant dix-huit ans, il vit là (la maison a malheureusement été détruite depuis). Petit garçon fragile, zézayant, supportant les moqueries des voisins, dont les premières années baignent dans la morne atmosphère du lendemain de la défaite de 1870 et sont entourées de femmes peu aimantes (son père, menuisier descendant de laboureurs et de vignerons, a souffert du siège de Paris et décède l’année de sa naissance ; Charles est élevé par sa grand-mère fabricante d’allumettes et sa mère rempailleuse de chaises).
Ces obstacles le stimulent, et il devient bientôt un brillant élève à l’école de la rue des Turcies, puis au lycée d’Orléans.
- En 1891, il intègre le lycée Lakanal à Sceaux et, après un service militaire à Orléans, devient en 1893 interne au collège Sainte-Barbe à Paris, d’où il suit les cours de Louis-le-Grand, avant de rentrer en août 1894 à l’Ecole Normale.
- Entre novembre 1895 et novembre 1896, il s’en absente pour rejoindre l’arrière-boutique de l’épicerie -temporaire- de sa mère, 2 rue de Bourgogne, et la maison du 48 faubourg Bourgogne, où il écrit Jeanne d’Arc.
- En octobre 1897, il se marie avec Charlotte Baudoin, soeur de Marcel, son ami de Sainte-Barbe. Le couple s’installe chez la belle-mère, au 3ème étage du 7 rue de l’Estrapade. Son mariage lui permet d’accéder à une meilleure situation financière. Il publie sa Jeanne d’Arc (753 pages, dont certaines blanches pour inciter à la réflexion) et fonde 17 rue Cujas la librairie et les éditions Georges Bellais (qui vivront une bonne année seulement), après avoir quitté l’Ecole Normale.
- En juillet 1899, les Péguy emménagent dans la maison des Sablons, à Saint-Clair près d’Orsay (mais il arrive à l’écrivain de dormir rue Cujas). La maison des Sablons est située au sommet d’un plateau, entre le Chalet des mille briques et l’immeuble de l’angle du chemin des Sablons et du chemin de Gif au Guichet. Pour s’opposer à la mainmise du parti socialiste sur la presse militante, et pour pouvoir penser hors des chemins balisés de la doctrine marxiste, Péguy donne naissance, en janvier 1900, aux Cahiers de la Quinzaine qui paraîtront… à peu près toutes les quinzaines jusqu’à 1914 (soit 229 cahiers).
Basée 16 puis 8 rue de la Sorbonne, la revue est d’abord d’opinion et d’actualité, puis de plus en plus littéraire, accueillant la prose de Romain Rolland, André Suarès, Daniel Halévy, Anatole France et d’autres, et toutes les oeuvres de Péguy publiées de son vivant.
Il est en même temps rédacteur, typographe, correcteur, gérant, éditeur… L’équilibre financier n’est jamais atteint !

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La plaque de la maison natale de l’écrivain, rue Charles-Péguy, tout près de l’angle avec le faubourg Bourgogne (photo Hélène Richard).

Autres demeures de l’auteur
L’écrivain, tué le 5 septembre 1914 lors de la bataille de l’Ourcq alors qu’il était lieutenant au 276ème régiment d’infanterie, est enterré au cimetière militaire français de la Grande Tombe de Villeroy, à Chauconin-Neufmontiers, près de Meaux.

À voir aux alentours Présences littéraires autour d’Orléans :

- Eugène Labiche à Souvigny-en-Sologne,
- Eugène Sue à Souesmes,
- Alain-Fournier à Nancay,
- Genevoix à Brinon-sur-Sauldre et Saint-Denis-de-l’Hôtel,
- Max Jacob à Saint-Benoît-sur-Loire,
- Villon à Meung-sur-Loire,
- Patrice de La Tour du Pin au Bignon-Mirabeau.

Petite bibliographie
Les étapes de Péguy. Article de René Johannet, in Demeures inspirées et sites romanesques, tome II, éditions de l’Illustration.
L’Amitié Charles Péguy, bulletin trimestriel d’informations et de recherches édité par l’Association Amitié Charles Péguy.



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