Alphonse Daudet fut plus parisien et "francilien" que provençal…
1867. Il est arrivé à Paris dix ans plus tôt. Il a vingt-sept ans et sort de deux années de vie de bohème-phalanstère avec quelques amis écrivains à Clamart [1].
Là, avec Paul Arène, il a commencé à écrire les Lettres de mon moulin. Il vient de se marier. L’Essonne, terre de sa belle famille, sera juqu’à sa mort en 1897, beaucoup plus que la Provence, son lieu de prédilection pour échapper à la trépidante vie parisienne.
Le grand-père de Julia, sa femme, aurait bien légué à ses descendants son château de Vigneux-sur-Seine (entre Athis-Mons et Montgeron), mais nul d’entre eux ne peut envisager d’entretenir une telle propriété. Le château est mis en vente. Cela laisse le temps à Alphonse et sa belle famille, les Allard, d’y passer l’été 1867, pendant lequel l’écrivain achève Le petit chose.
Les Allard et les Daudet louent ensuite à Champrosay, hameau dépendant de Draveil, l’ancien atelier d’Eugène Delacroix, décédé cinq ans auparavant. Alphonse installe son cabinet de travail dans l’atelier du peintre, qui plonge sur la campagne par une grande fenêtre. Il y écrit Tartarin de Tarascon et Robert Helmont.
Son beau-père achète enfin en 1870 une "vraie" résidence secondaire. Elle a disparu aujourd’hui et se trouvait à l’actuel 2 boulevard Henri Barbusse.
La maison doit subir des travaux, et les deux familles passent chez Delacroix les étés 68 à 71. Ils n’emménagent dans la nouvelle maison qu’en 1872, les Daudet au second étage, les Allard au premier.
La salle à manger du rez-de-chaussée réunit tous les jours quatre générations (la grand-mère de Julia habite avec eux). C’est là que les Daudet passent régulièrement chaque été, jusqu’en 1886. Cette nouvelle vie communautaire pèse un peu à l’écrivain, qui s’échappe parfois pour la Provence.
En 1886, riche, célèbre et père pour la troisième fois, Alphonse Daudet achète au numéro 33 une belle maison entourée d’un parc de six hectares qui descend jusqu’à la Seine. Elle devient aussi connue et fréquentée que celle de Zola à Médan.
Daudet possède une yole, l’Arlésienne, qui fait le bonheur de ses amis.
Autres demeures de l’auteur
Daudet, né à Nîmes en 1840, grandit quelques années en Provence, puis arrive à Paris en s’arrêtant à Alès. De Paris, il connait d’abord les quartiers de misère, puis les beaux quartiers :
2 rue de Tournon
rue Bonaparte
rue de l’Ouest
rue d’Amsterdam
passage des Douze Maisons, dans l’ancienne allée des veuves (avenue Montaigne)
24 rue Pavée
18 place des Vosges
41 rue de l’Université
31 rue de Bellechasse.
L’écrivain repose au cimetière du Père-Lachaise à Paris. Sa chapelle se trouve dans la 26ème division et son buste en orne l’un des angles.
Pour visiter le lieu
La maison de Delacroix, 11 rue Alphonse Daudet, Draveil-Champrosay. Ne se visite pas.
La Maison d’Alphonse Daudet se trouve 33 rue Alphonse Daudet, Draveil-Champrosay. Elle est ouverte au public le dimanche de 14h à 19h.
Quelqu’un à contacter ?
L’Association des amis d’Alphonse Daudet peut être contactée par Marie-Madeleine Perret, Impasse du Temple, 07150 Vallon Pont d’Arc (tel : 75 37 11 46).
À voir aux alentours
Aux alentours de Draveil-Champrosay :
Georges Duhamel à Dourdan et Créteil,
Jean-Louis Bory à Méréville,
Jean Cocteau à Milly-la-Forêt,
Bernardin de Saint-Pierre et Alfred Jarry à Corbeil-Essonnes,
George Sand à Palaiseau,
Charles Péguy à Lozère,
Aragon et Elsa Triolet à Saint-Arnoult-en-Yvelines,
Hugo à Bièvres,
Malraux et Louise de Vilmorin à Verrières-le-Buisson,
Paul Fort à Montlhéry,
Kessel à Montlhéry et Bourg-la-Reine.
Petite bibliographie
Sur les pas d’Alphonse Daudet. Article de Paul-Emile Cadilhac dans Demeures inspirées et sites romanesques, tome I, Editions de l’Illustration. Raymond Lécuyer et Paul-Emile Cadilhac.
Souvenirs d’un homme de lettres. Alphonse Daudet. Dans La petite paroisse, Daudet s’est inspiré de l’histoire de la chapelle Sainte-Hélène, que l’on peut encore voir près de sa maison rue Alphonse Daudet à Draveil-Champrosay.
Balade en Essonne sur les pas des écrivains. Marie-Noëlle Craissati. Éditions Alexandrines.
Alphonse Daudet romancier. Anne-Simone Dufief. Éditions Honoré Champion.
Le Petit Chose est la revue publiée par l’Association des amis d’Alphonse Daudet.
[1] 46 rue Paul-Vaillant Couturier ; propriété privée.
Bonjour,
>sera juqu’à sa mort en 1897 → (un s à rajouter !)
Il m’intéresserait de savoir si Alphonse Daudet est mort à Paris ou Champrosay, merci !
Cordialement,
Patrick Prost
Alphonse Daudet est mort à Paris le 16 décemdre 1897 dans l’appartement qu’il venait tout juste d’acheter près du musée d’Orsay
Sa maison à Champrosay était une résidence de vilégiature où il n’y passait que le printemps et l’été.
nous venons ce jour 6 avril 2008 de passer à Draveil (Champrosay), quelle déception de voir cette maison à l’abandon. Squattée ?
Il est difficile d’imaginer que ni la commune, ni le conseil general, ni les diverses societes amies des écrivains ni qui que soit d’autre n’aient trouvé des fonds pour maintenir en état cette demeure.
c’est vraiment un gachis , je ne sais pas si c’est la zone qui veut ca, mais beaucoup de propriétés alentour sont aussi dans des etats de délabrement avancés. si quelqu’un sait m’expliquer pourquoi, il peut me répondre sur : mr74u@orange.fr
Bonjour Je viens de découvrir votre site et je ne peux pas m’empêcher de réagir suite à la correspondance suivante qui date du 6 avril 2008
"nous venons ce jour 6 avril 2008 de passer à Draveil (Champrosay), quelle déception de voir cette maison à l’abandon. Squattée ?
Il est difficile d’imaginer que ni la commune, ni le conseil general, ni les diverses societes amies des écrivains ni qui que soit d’autre n’aient trouvé des fonds pour maintenir en état cette demeure.
c’est vraiment un gachis , je ne sais pas si c’est la zone qui veut ca, mais beaucoup de propriétés alentour sont aussi dans des etats de délabrement avancés. si quelqu’un sait m’expliquer pourquoi, il peut me répondre sur : mr74u@orange.fr"
Je suis propriétaire de la maison d’Alphonse Daudet à Champrosay et depuis une vingtaine d’années j’y investis à la fois mon argent, mon travail, mon énergie, mon temps et celui de mes 4 enfants.
Pendant de nombreuses années, nous recevions les visiteurs le dimanche après-midi, ce qui signifie que la seule journée libre (je travaille… pour pouvoir faire face aux charges de cette maison !) était occupée à accueillir des personnes, leur parler du lieu etc… C’est justement des réflexions comme celle de l’émetteur de ce message qui m’ont incitées à cesser cette ouverture systématique. Il est assez décourageant d’entendre des propos aussi tranchés et qui ne cherchent pas à en savoir davantage. Aujourd’hui la maison n’est plus ouverte que sur rendez-vous et nous pouvons donc profiter du dimanche pour la restaurer.
Il serait très facile de ne pas s’occuper de l’histoire de la maison, de la restaurer au plus facile ("tapageur" dirait Alphonse Daudet), de l’habiter sans plus.
Nous avons acheté cette maison et depuis le début, nous accueillons les visiteurs, mettons en place des animations sur Daudet aussi bien dans la maison que tout autour (jusqu’au Niger, où j’ai fait en décembre dernier une conférence pour les étudiants de lettres de Niamey). C’est une résidence d’artistes.
Pour répondre à ces propos. Il ne faut pas se fier aux apparences, et -heureusement- tous n’ont pas la même vision de cette maison. La maison reçoit 4.500 visiteurs par an, plus de 40 artistes francophones par an (principalement des conteurs venus du Québec, du Burkina Faso, du Niger…), organise plus de 3 animations par mois dans la maison et suscite une dizaine d’animations par mois en dehors de ses murs. Nous avons acquis une maison qui était en vente depuis plusieurs années et que l’on avait donc cessé d’entretenir depuis longtemps. Nous avons fait (de nos mains) les travaux de sauvegarde, ces travaux qui ne se voient pas mais qui font que la maison est sauvée. Nous avons eu de gros dégâts pendant la tempête de 1999, sans que la compagnie d’assurance ne remplisse son contrat (toujours cette histoire du pot de fer contre le pot de terre).
La veille de la visite de ces personnes, il y avait une veillée avec la comédienne-conteuse Antonietta Pizzorno, qui avait créé un spectacle sur les lettres de femmes de personnages mythiques de la Méditerrannée. Ce même jour, si nous n’étions pas là pour recevoir ces personnes, qui ne nous ont pas prévenues de leur visite, c’est probablement que nous étions en train de refaire le sol d’une pièce, ou encore de repeindre une autre…. Le savent-ils ?
La maison n’est pas en ruines. Elle est habitée par une quinzaine de personnes en permanence. Il n’y a plus de squatters depuis une vingtaine d’années, depuis que nous avons acheté cette maison. Nous avons fait énormément de travaux et depuis environ 3 ans, l’association qui est implantée dans la maison a repris le flambeau et a remis en état de nombreuses pièces : l’atelier de peintre de Lucien Daudet, le réfectoire du personnel, le bureau et le salon des Daudet, leurs chambres….Nous avons même acheté l’an dernier des meubles qui venaient de cette maison…
Nous avons acheté cette maison alors qu’elle était destinée à être partiellement démolie : nous l’avons donc sauvée. Depuis, nous nous acharnons à la remettre en état et à la faire revivre… Nous n’avons aucune aide, car en France, rien ne permet aux particuliers d’être soutenus et la culture n’est pas le poste budgétaire le mieux fourni. Nous nous sommes opposés au lotissement du parc (qui allait jusqu’à la Seine). Aujourd’hui, il semble que les constructions sont autorisées, malgré l’histoire de ce lieu, la protection des berges de Seine etc… Dans ces conditions, il est normal que ces propos nous choquent. Il me semblent qu’on se trompe de cible….
Nous sommes soutenus et aidés par les spécialistes de Daudet, de Goncourt, par les plus grands conteurs francophones et par de très nombreux artistes et amateurs de littérature. Mais nous n’avons pas de soutien financier : nous avançons à notre rythme… et partageons les fruits de notre travail avec tous ceux qui viennent visiter cette maison (je le rappelle : 4.500 visiteurs qui ont pris soin de nous prévenir et de convenir d’un rendez-vous).
Vous voyez pourquoi je ne peux pas m’empêcher de réagir à des propos aussi mal documentés. Je suis à votre disposition pour plus d’informations sur ce lieu (hier et aujourd’hui), sur ce qui s’y passe. Je voudrais mettre en avant le fait que, malgré nos démarches (demande de classement…), le parc est en train d’être loti par une structure privée : c’est là un bien plus grand scandale !!!!!!
pour nous contacter : msdaudet :@club-internet.fr
Isabelle Guignard