Chaussée Clignancourt à l’entrée de la barrière Rochechouart, ou barrière du télégraphe [1].
Par Bernard Vassor, auteur du blog http://bernardvassor.canalblog.com.
De l’autre côté du « mur murant Paris », est établi un grand restaurant, qui, le soir, se transforme en « bal de barrière ». En 1790, c’était un quadrilatère entouré de cordes et de piquets. Au centre, il y avait un « jeu du tonneau » autour duquel les joueurs et les buveurs s’installaient sur de grossiers bancs et tables de bois brut.
Petit à petit des salles furent construites, et à cet établissement s’ajouta un hôtel confortable et un restaurant gastronomique.
Les propriétaires, monsieur Nicollet, puis son neveu Lallemand, ont fait de cet endroit une curiosité parisienne.
Son chemin de ronde était bordé par les murs de l’abattoir de Montmartre.
Si les établissements étaient situés « en dehors » de Paris, c’était en raison des taxes qui étaient prélevées à l’octroi (vous ne devinerez jamais à quelle date, l’octroi a été supprimé !).
C’est pour cette raison que d’autres bals, guinguettes, tapis-francs, étaient situés sur le boulevard de Clichy, boulevard des Martyrs (partie du boulevard aujourd’hui situé entre la rue des Martyrs et la Place Pigalle), où l’on pouvait danser, boire et manger : La Boule Noire, l’Élysée Montmartre, Le Trianon, Les Folies Robert au bal de la Reine Blanche (emplacement du Moulin Rouge). Une mention particulière pour le restaurant Krauthelmer, spécialisé dans la choucroute et les nouilles, qui était apprécié des artistes et des littérateurs. Et, bien sûr, le Château Rouge, avenue (rue de) de Clignancourt.
Sources
Paul Delvau les barrières de Paris
La Bédollière Le Nouveau Paris
Archives de Paris
Renaud Gagneux, Denis Prouvost, sur les traces des enceintes de Paris, Parigramme 2004
[1] Le Ramponneau était quant à lui à l’angle de la rue Saint Lazare et de la rue de Clichy, à l’emplacement de l’église de la Trinité.