Balade littéraire de la Bastille à la Closerie des lilas

avec Verlaine, Heredia et les poètes des années 1860-1890
Le dimanche 18 décembre 2005.

1) Paul Verlaine habite 17 rue de la Roquette de décembre 1882 à septembre 1883 (plaque). Une autre plaque, face au 1 rue Saint-Sabin, mentionne qu’il écrit ici les Poètes maudits.

2) Le café Courtois, 5 rue de la Roquette, est dans les années 1880 une de ses haltes favorites.

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La bibliothèque de l’Arsenal.

3) Le père des Parnassiens, José Maria de Heredia, est nommé en 1901 administrateur de la Bibliothèque de l’Arsenal, 3 rue de Sully. Cela tombe bien, il est complètement ruiné ! Il transporte ici ses « samedis littéraires » de la rue Balzac et y reçoit Louÿs, Barrès, Régnier, Paul Valéry…

4) Dirigeons-nous vers l’île Saint-Louis. Nous croisons pour la première fois un poète romantique mais déjà symboliste avec sa théorie des « correspondances » : Charles Baudelaire. Il vit 17 quai d’Anjou, dans l’hôtel de Lauzun devenu ensuite hôtel de Pimodan, en 1843-1845 (date à laquelle, sans doute, Théophile Gautier s’installe ici aussi pour quelques mois). Avant d’emménager au 17, Baudelaire loge quelques semaines au n°15.
Pour agrémenter la balade, n’hésitez pas à goûter une glace Berthillon, par exemple rue des Deux-ponts.

5) Le 15 quai de Bourbon est la dernière demeure d’Émile Bernard, peintre symboliste proche de Van Gogh et Gauguin (plaque).

6) Maurice Maindron, gendre de José Maria de Heredia et romancier de cape et d’épée, demeure 19 quai de Bourbon, dans l’immeuble habité par Camille Claudel, entre 1899 et 1913. Homme de dictionnaires et d’Encyclopédie, il a la bonne idée de verser tout son savoir dans un genre dans lequel il va bientôt exceller : le roman historique. Le Tournoi de Vauplassans et Saint-Cendre le rendent célèbre en 1898. Sa période de prédilection est celle des guerres de religion : le XVIe siècle. Du quai, nous apercevons l’Hôtel de Ville, où travaille Paul Verlaine à la fin des années 1860.

7) Stuart Merrill, poète symboliste d’origine américaine, vit au 5e étage du 53 quai de Bourbon entre 1893 et 1908. Il a déjà quelque renommée et reçoit ici écrivains et poètes.

8) Lucie Delarue-Mardrus et son mari J.-C. Mardrus habitent le 12 quai d’Orléans dans les premières années du XXe siècle. Charles du Bos occupe leur appartement après la Grande guerre. Mardrus traduit les Mille et une nuits et Lucie est poète. Tous deux sont proches des Heredia. Signalons que Baudelaire demeure tout près, au n°22 (qui aurait été le n°10 à son époque) quai de Béthune, entre juin et décembre 1842.

9) Paul et Mathilde Verlaine habitent 2 rue du Cardinal-Lemoine d’août 1870 à septembre 1871, face à la Tour d’argent. C’est leur résidence pendant le siège de la capitale et la Commune.

10) Vingt-cinq ans plus tard, le voilà en 1895 hébergé par sa maîtresse Eugénie Krantz, 16 rue Saint-Victor.

11) Un petit nombre de mois mais un grand nombre d’autres haltes le séparent du 39 rue Descartes, où il meurt en 1896 (plaque). Il loge 18 rue Descartes en 1891.

12) Le voici encore chez Eugénie, 272 rue Saint-Jacques, vers 1891. Admirez la belle cour au n°277 et n’hésitez pas à faire une pause agréable place Alphonse Laveran, face à l’hôpital du Val-de-Grâce.

13) Jean-Louis Forain - surnommé Gavroche - demeure 289 rue Saint-Jacques en 1873. Son adresse sert de boîte postale à ses deux amis, Verlaine et Rimbaud, lorsque ces derniers veulent taire leur véritable domicile. Peintre et dessinateur bohème, Forain finira… membre de l’Institut !

14) Verlaine loge à l’hôtel des Mines, 125 boulevard Saint-Michel, début 1890.

15) A la Closerie des Lilas, 171 boulevard du Montparnasse, l’absinthe coule à flots pour Victorine Meurent et ses amis du cercle « Zutique » qui vit son heure de gloire à l’automne 1871 (dont Valade qui habite non loin, 86 boulevard Montparnasse).
Lorsque, début 1872, Rimbaud et Verlaine partagent une chambre à l’angle de la rue Campagne-Première et du boulevard Raspail, ils apprécient également la chaleur de l’accueil de La Closerie. La proximité des deux lieux leur permet même, lorsque c’est nécessaire, de rentrer à quatre pattes !



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