Comme beaucoup d’autres avant moi, je crois aux coïncidences et quelquefois à un don de voyance chez les romanciers - le mot "don" n’étant pas le terme exact, car il suggère une sorte de supériorité. Non, cela fait simplement partie du métier : les efforts d’imagination, nécessaires à ce métier, le besoin de fixer son esprit sur des points de détail - et cela de manière obsessionnelle pour ne pas perdre le fil et se laisser aller à la paresse -, toute cette tension, cette gymnastique cérébrale peut sans doute provoquer à la longue de brèves intuitions "concernant des événements passés ou futurs", comme l’écrit le dictionnaire Larousse à la rubrique "Voyance".
Dora Bruder. Patrick Modiano. Folio n°3181.
Modiano aborde d’une façon originale la période de l’Occupation : avant de défricher les œuvres, la presse de l’époque, les vies et les souvenirs, il parcourt les lieux. Ayant lu fin 1988 un avis de recherche paru dans un numéro de Paris-Soir en décembre 1941 concernant une jeune Dora Bruder, quinze ans, Modiano ne cesse d’y penser durant des mois et des mois et part à sa recherche quarante-sept ans plus tard. Son enquête de lieu en lieu aide son imagination et celle du lecteur à pénétrer le passé. Du coup, il peuple le Paris d’aujourd’hui d’inquiétants fantômes, redonnant une histoire à des êtres disparus dans la clandestinité ou la déportation et qui n’ont souvent laissé dans les archives qu’un nom, quelques dates et adresses.
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Il n’y a donc pas de coïncidences, ou plutôt, comme l’écrit Modiano, il y a des coïncidences étranges. Les deux fois où je me suis promené dans la rue de Picpus et ses alentours, c’était au tout début 2004 et en février 2005. On y gelait presque autant qu’en cet hiver 1941.
Depuis mai 1940, Dora Bruder est interne au pensionnat du Saint-Cœur-de-Marie 60 à 64 rue de Picpus, où elle ne revient pas dormir le soir du dimanche 14 décembre 1941, disparaissant pour quelques semaines. Autour du pensionnat, écrit Modiano, les rafles sévissent bientôt : à l’hôpital Rothschild, à l’orphelinat Rothschild rue Lamblardie, à l’hospice du 76 rue de Picpus ; au 48 bis rue de la Gare-de-Reuilly où sont arrêtés en juillet 1942 neuf enfants juifs et leur famille. Le quartier a bien changé depuis la guerre. Seuls le 48 bis rue de la gare de Reuilly et l’hospice Rothschild rue de Picpus sont encore là. Si l’on veut se replonger dans l’atmosphère que pouvait avoir le quartier dans les années quarante, il suffit d’entrer dans la cour d’Alsace-Lorraine, qui donne sur la rue de Reuilly.
Dans ce quartier comme partout à Paris, ont fleuri en 2004 et 2005 sur les façades des écoles qui n’en possédaient pas encore, des plaques en mémoire des enfants juifs déportés. Comme on le voit dans Dora Bruder, les rafles avaient parfois lieu directement à la sortie des écoles.
Le 141 boulevard Mortier, où arrive Modiano toujours en quête de Dora. La caserne des Tourelles est en 1942 le camp des Tourelles. Dora y est emprisonnée en juin. Modiano note que Jean Genet écrit ici Miracle de la rose fin 1943. Il arrive trop tard pour y croiser Dora, transférée en août 1942 au camp de Drancy puis vers un camp de concentration.
Dora était revenue chez sa mère, 41 boulevard Ornano, en avril 1942. Elle a passé on ne sait où les semaines qui ont suivi sa fugue du 14 décembre. Il a fait jusqu’à moins quinze degrés pendant cet hiver. Après avril, elle a de nouveau fugué, avant d’atterrir au camp des Tourelles en juin.
Le 41 était un hôtel jusqu’aux années cinquante.
Quelques autres lieux que mentionne le livre de Modiano :
la mairie du 18e arrondissement place Jules Joffrin, où se marient les parents de Dora en 1924,
un hôtel 17 rue Bachelet, où vit son père à l’époque de son mariage (l’hôtel et le numéro ont été depuis remplacés par l’immeuble du n°15),
le 15 rue Santerre, où naît Dora en 1926,
le square Clignancourt,
le cinéma Ornano 43, tout près du n°41.
JCS
Bonjour à toutes,
vendredi dernier, cherchant l’histoire de Picpus où V. Hugo plaça Jean Valjean au 62 de la rue… j’ai découvert ce site parlant du livre de P. Modiano qui réveille les souvenirs des pensionnaires du 60-64. Le St-Cœur-de-Marie que j’ai fréquenté près de 10 ans (1959-1968). Je suis d’accord avec lui, c’était un endroit austère a l’éducation sévère, surtout pour les indisciplinées comme moi, mais aussi de joies, c’est le pouvoir des enfants. Je me rappelle l’ambiance : bêtises et punitions en boucle. C’est pour cela que j’adorais « Le bon petit diable » de la comtesse de Ségur. Ce livre (souvenir de mon père) m’a été confisqué et jamais rendu… C’est émouvant de vous lire et des détails précis me viennent en vrac, sur les lieux, les noms et j’ai envie de compléter les interrogations. Il faut que je fasse le tri, résume, sinon ce sera trop long ! Samedi, c’est amusant, au marché dans les cartons du bouquiniste m’attendait « Le bon petit diable », j’adore ces hasards ! Alors, à bientôt peut-être, pour un autre coucou par la fenêtre d’Internet.
Bien amicalement. Caroline V. (ma sœur se prénomme Régine).
Suite de mon message. Tour d’horizon sur les lieux du pensionnat que P. Modiano a décrit comme un endroit assez sombre et dont parfois je n’ai pas le même souvenir que certaines. Façade austère, barreaux aux fenêtres, lourde porte donnant sur une cour pavée. Bâtiments des sœurs, bureaux, parloir morne qui s’animait les jours de kermesse, logement de M. le curé. Un accès aux cuisines, cave, réserve de pain et une pièce grise où on nous regroupait avant la sortie pour le W-E. Un passage vouté donnait sur la grande cour aux marronniers, au bout le préau et derrière une porte vitrée le jardin potager (nous y faisions des escapades en douce et il était ouvert les jours de procession). Un préau fermé avec une scène longeait le jardin. À gauche sur la longueur de la cour les réfectoires (c’est pas bon maman !), en étage les dortoirs dont un double dit St-Pierre/St-Paul et celui des anges (les petites). Clap clap clap “Vive Jésus dans nos cœurs”, il fallait répondre “à jamais” et se lever vite fait. Aux lavabos, il n’y avait que de l’eau froide, même l’hiver… À droite entre d’autres bâtiments un 2e passage donnant sur l’entrée de l’église, la grotte à la vierge, fleurie tout le mois de mai, les classes et la cour de récré. Au-dessus des classes, l’infirmerie (havre de paix) et un autre dortoir avec des greniers qu’on explorait en cachette… l’Aventure ! L’église avait une crypte avec des tombeaux de Chevaliers de Malte. Je me rappelle, à l’intérieur, les dalles au sol avec des inscriptions. Ils ont été déplacés dans le Cotentin (St-Sauveur-le-V. ?). Quant au capharnaüm, c’était une petite pièce sans fenêtre, avec du bric-à-brac, près du dortoir des petites (3 à 5 ans). J’en ai libéré plus d’une qui y pleurait, enfermée avec le pyjama mouillé de pipi sur la tête… Des anecdotes j’en ai plein, des sombres, et des drôles heureusement ! Voici le décor planté, à bientôt pour des messages sur les colos et les noms !
@+ Caroline V.
Suite… Béthisy-Saint-Pierre. Avant d’aborder les colos, une pensée pour Dora Bruder. Quel aurait été son destin quand les Allemands se sont installés dans le pensionnat et que les sœurs ont transféré les enfants à Béthisy ? Étrange ! Vos messages disent, Béthisy plus rien, que la chapelle… Il y a plus de 10 ans, allant à Compiègne, j’ai vu le contraire ! Certaine de l’endroit, mais face à un bel espace ouvert sans les grands murs d’enceinte, j’ai posé des questions à la boulangère. « Mais oui, l’ancienne colo c’est le Château ». Effectivement, le même terrain en légère cuvette, mais plus de bâtiment des dortoirs et pas de chapelle. L’entrée du pt château (Maison des jeunes) avec les mêmes qqs marches et sur le coté la porte basse et arrondie des cuisines. Seul un mur de séparation à gauche et derrière, une ferme. Curieuse, j’y ai découvert une partie du chœur de la chapelle avec de la paille, du matériel… transformé en grange ! Et je me souviens de notre énorme fou rire collectif, en plein office, quand les 2 sœurs les plus grosses (dont la cuisinière) s’étaient agenouillées ensemble sur le mince et étroit prie-Dieu qui avait éclaté dans un grand fracas, et du curé pétrifié attendant que tout s’écroule. Et bien, c’est fait ! Je ne suis pas entrée dans le château et me demande ce qu’est devenue la chapelle désaffectée qui nous servait de salle de jeu, à l’étage les qqs chambres pour des élèves et le pt dortoir. Derrière où donnait le réfectoire et où était le chenil, les 2 tourelles sont tjrs là (il y a eu un incendie, seul le château a été restauré). Le pt bois en montant, où nous faisions des cabanes, était plus clair et parsemé de jeux et courts de tennis. C’était sympa.
@+ pour Barfleur… Caroline V.
Suite… Barfleur. La mer ! Ma colo préférée, ouverte qu’en juillet. Le car passant à travers champs aux abords de la ville était sous pression, on hurlait « Barfleur, choux-fleur » jusqu’à l’arrivée. Un petit garçon dans une voiture en faisait autant. Il y a 10/15 ans, lors d’un W-E, ma sœur a rencontré les religieuses qui restaient, elles tenaient une garderie. Les lieux n’avaient pas changé. Sur la droite de l’entrée, la maison de Julie Postel (devenue Sainte et figure célèbre de Barfleur). La maison se visite encore. Ah ! les toilettes antiques dans la cour derrière la chapelle, caissons en bois, trous et couvercles ronds posés dessus et des brocs. Nous allions tous les 2 j à la plage. On s’ébattait comme des mouettes. Dans l’hôtel près de la colo, le garçon évitait ces heures. Le dimanche on allait à l’église de l’autre côté du port. Jupe marine, chemisier blanc, les couettes au vent et une calotte sur la tête. Le garçon observait ces drôles de filles en rang par 2. Les sœurs nous distribuaient de grosses pièces de 5 F pour la quête. Je me souviens du panier de pain béni qui circulait, c’était bon ! Ensuite on se promenait sur le port… les bateaux, les filets, les grandes araignées de mer. Mais pourquoi évoquer ce petit garçon ? Parce que c’est rigolo le destin, on se croise sans se voir et l’on finit par se rencontrer… C’est ainsi que depuis 1974 Gégé et moi vivons ensemble. Je ne sais plus si Modiano parle de la crypte du St-Cœur-de-M. dans le livre, mais ce sont les sœurs de Barfleur qui nous ont raconté le transfert des Chevaliers dans le Cotentin. Que de souvenirs, c’est loin et ça semble si proche. J’ai envie de citer plein de noms, les filles (je suis tjrs en contact avec certaines), les sœurs (je connais le nom inconnu de la sœur au bras en bois). Alors à bientôt pour une autre bafouille.
Amicalement. Caroline V.
Bonjour Fernande,
Pour les photos, j’avais laissé une adresse mail (valable 8 mois) à Liliana pour qu’elle me contacte… mais je n’ai jamais eu de ses nouvelles ! Faute de mieux, j’ai fait des recherches sur les sites de cartes postales anciennes. J’en ai trouvé du pensionnat, mais il y en a peu. Une de la cour avec les bâtiments des réfectoires et dortoirs, une autre du jardin vu de l’arrière, avec le dos du préau et l’église que l’on aperçoit derrière. Pour les dortoirs, elles sont très anciennes et datent de la guerre, ou les sœurs faisaient hôpital auxiliaire pour les soldats que l’on voit dans les lits ! Si cela t’amuse, tu peux naviguer sur les sites, mais on ne les voit pas toujours, c’est selon les mises en vente et les achats. On en trouve aussi de Béthisy et Barfleur. Sans les acheter, tu peux toujours les détacher ou copier, même si elles sont en basse définition ou avec un filigrane, du moment que c’est perso et juste pour le souvenir. Nostalgie, nostalgie… amuses toi bien.
Bonjour,
Je me souviens de vous, les sœurs Dérosier, plus particulièrement de Marie-Christine (bien que je sois un peu plus âgée) et aussi Annick, mais pas Patricia (je ne sais pourquoi).
Ma sœur a fait sa communion (peut-être y étais-tu ?) avec Danielle Lloret et Evelyne Damotte qui était l’une de ses meilleures amies et qui venait souvent à la maison. Perdue de vue, mais plus bas je parle d’elle avec Gisèle qui rapporte une anecdote à son sujet. Un jour Evelyne découvrira peut-être ce site… Moi aussi je me demande ce qu’elle est devenue. Etant abandonnée, déjà toute petite, elle faisait des projets, voulait se marier et avoir des enfants.
As-tu vu tous les noms des copines et Sœurs que j’ai mis plus bas ? Tu pourrais compléter.
Super, l’histoire du dentier ! Je me rappelle que sœur Marie-Georges le remettait toujours en place…
Tu es la première à évoquer le curé (Ah ! Les vierges phosphorescentes), le premier ayant pris sa retraite, il a été remplacé par un plus jeune (son nom ? Léger, c’est lequel ?), pour qui les sœurs étaient en adoration et tricotaient des pulls. Quand j’étais en 3e, dernière année, ce curé, lors du cours de cathé, donnait congé à la sœur qui l’assistait. Elle partait de la classe, contente d’avoir un moment de liberté, et le curé se mettait à nous faire un cours d’éducation sexuelle (je te rassure, très correcte), conseils, mise en garde, contraception (il devait se dire qu’on était trop naïves). Et aussi d’hygiène de vie (un esprit sain dans un corps sain), pas d’habit qui serre pour la nuit, dormir nue c’est plus sain… Résultat, un matin, dans le dortoir, à l’ordre de se lever, certaines tardaient… La sœur tire un matelas parterre, et stupeur, découvre la fille à poil sur le carrelage ! J’en rigole encore.
Ma sœur a retrouvé ce curé au lycée Racine à Paris, parmi les profs externes pour les cours facultatifs (religion, éducation sexuelle à la mode après 68, certaines langues, etc.). Il ne faut pas chercher plus loin ce qui l’avait motivé !
Cela m’a fait plaisir de te lire, nous avons les mêmes souvenirs, et c’est vrai qu’il y avait une belle solidarité dans cette vie pas toujours rose, que l’on ne retrouve pas dans le monde du travail.
A une autre fois, j’espère. Caroline
Bonjour Josette,
Je viens d’écrire un texte sur DB dans mon blog sur Littérature où j’ai faite une mention sur votre texte et j’ai même utilisé qqs images. Je vous remercie et vous envoye l’adresse de mon blog (qui est écrit en Portugais) :
http://marciacl.typepad.com/na_linha/
Marcia Caetano
Bonsoir Josette,
Nous avons dû nous croiser à la pension, car j’y suis allée de 1961 à 1963.
Il me semblait que Soeur Jean Bosco avait un problème au pied, à moins que je ne confonde avec une autre Soeur. Il y avait aussi Soeur Marie-Augustine et Soeur Marie-Adèle. Je portais le numéro 115 sur mes vêtements.
Je suis née en 1956. Bonne soirée. Annette Paltani
Bonjour Josette,
Je ne me souviens pas être allée en colo à Béthisy Saint Pierre. En revanche, ce dont je me souviens bien, c’est d’une Soeur qui avait un pied-bot, je pensais que c’était Soeur Jean Bosco mais apparemment tu as meilleure mémoire que moi. Mais laquelle était-ce alors ? Impossible de m’en souvenir.
Il y avait Soeur Anne-Marie qui était très sévère et Soeur Marie-Augustine qui m’aimait bien. C’est si loin tout ça ! Ca me fait chaud au coeur de pouvoir communiquer avec quelqu’un qui a fréquenté ce pensionnat. C’est comme un bain de jouvence.
A bientôt. Annette
Bonjour Josette,
Je me souviens d’un séjour à l’infirmerie à la suite d’une mise en quarantaine pour je ne sais plus quelle maladie infantile. La Soeur qui nous soignait était gentille, peut-être était-ce Soeur Marie-Adèle. Toujours est-il que je revois très bien une de ces religieuses me badigeonner le fond de la gorge -avec du bleu de méthylène je crois- et que je lui avais tout recraché sur sa cornette. Eh oui, il y a des souvenirs comme ça qui vous reviennent !
A très bientôt. Annette
Bonsoir,
Je pense que l’on s’est peut-être croisée car j’ai été pensionnaire de 1963 à 1973 avec mes 2 soeurs. Les religieuses nous appelaient les trois petites ROUAULT. Nos numéros étaient 159 pour ma soeur Joëlle, moi le 160 et le 161 pour ma soeur Danielle. J’ai connu, Soeur Jean-Bosco (dite Cocote), elle adorait la revue Point de Vue et lorsque je sortais, elle me donnait de l’argent afin que je lui ramène cette publication. C’est bien cette religieuse qui avait le pied bot, Soeur Scolastique, soeur Marie Eprhène,Soeur Alice Marie, la jolie soeur Madeleine, Soeur Anne-Marie qui était la sévère mère supérieure. De cette période, ma soeur Danielle a toujours des nouvelles de ses amies, Maryline DELAVAUT, Gyselaine GUENAUT et une autre qui avait de longs cheveux blonds mais à l’instant présent je ne me souviens plus de son nom (je ne suis pas certaine de l’orthographe des noms de famille). Gyselaine GUENAUT était la fille qui avait une main en moins et effectivement je me souviens de l’odeur de la crème qu’elle devait mettre sur son moignon. Elle mettait parfois sa prothèse mais très rarement. Une année, elle a été ma voisine de lit lorsque j’étais dans le dortoir de Soeur Alice Marie. Je me souviens de Dominique SABATIER qui a fait partie de mes camarades. Parmi mes copines il y avait Esméralda, Rémy ou Pucci. Je ne me souviens plus du nom qu’elle portait à ce moment là. Je l’ai fréquentée un moment puis la vie nous a séparé. Elle avait été avec moi pendant 3 ans à Eugène Napoléon avec Roseline LAPOUSIN. Je me rappelle aussi d’Eva FABER, une fille extra. Lorsque je pense à elle, je me souviens de la fois où soeur Jean BOSCO, n’avait pas voulu qu’elle sorte pour aller aux toilettes (c’était le soir après le coucher) et bien elle ne s’est pas dégonflée, elle avait urinée au milieu du dortoir au grand danne de soeur Jean Bosco. Une fois, une copine m’avait invitée chez elle pendant des vacances scolaires (Pâques ou autre, je ne me souviens plus). Pour aller chez elle, il fallait faire tout un périple. Ses parents tenaient un café à la campagne. Si cette personne lit un jour ce message, je tiens à lui dire que j’en ai gardé un excellent souvenir. Ce fut une très agréable parenthèse dans ma vie de pensionnaire, d’autant que mon père ne pouvait nous prendre qu’un week-end sur deux, alors ces vacances à la campagne….De mon côté j’ai appris la destruction du pensionnaire tout à fait par hazard. J’effectuais un recrutement et qu’elle ne fut pas ma surprise lorsque le candidat m’a indiqué son adresse, 60 rue de Picpus…. J’ai vraiment eu un coup au coeur. J’adorais l’église et je suis consternée que l’on ai pu la détruire. Dans cette église au fond à droite, il y avait un jésus allongé auprès duquel j’aimais me poser et savoir que peut-être il est parti à la benne me peine. En plus dans cette église, mes soeurs et moi avons fait notre 1er communion, confirmation et communion solannelle…Tout en pensant à cette époque, me revient le nom d’une fille qui était un peut difficile de caractère, elle s’appelait Evelyne DAMOTE ou quelque chose comme cela. Une anecdote, un jour qu’elle se faisait remonter les bretelles par une religieuse qui se demandait d’où elle sortait, Evelyne lui répondi "du même trou que vous"… Je devais pas être bien grande car je me souviens que je me suis longtemps demandé ce qu’elle avait bien voulu dire car le courroux de la religieuse avait été terrible. Quant à Bethysi Saint Pierre j’y suis retournée l’année dernière et un ami m’a fait rencontrer une personne qui souhaitait sauver le pensionnat. Elle faisait des démarches afin d’acheter l’ensemble immobilier pour en faire des chambres d’hôtes. L’endroit existe toujours. Il est actuellement en location. De l’extérieur, le toit de la chapelle semble en très mauvais état. La salle de jeu en face du préau est totalement parterre. Je suis retournée aussi au plateau…Que de souvenirs. C’était un endroit ou je n’y ai connu que des moments de bonheur.Si parmi tous les lecteurs de ce message, des personnes avaient des photos du pensionnat, je serai ravie si l’on pouvait m’en adresser car malheureusement, malgré les 10 ans passés dans cet établissement je n’ai aucune photos. Cela me fait drôle de repenser à toutes ces années. Mais en regardant derrière moi, je me dis que ces 10 années ont été malgré tout de bonnes années pleine d’amies et de convivialité. Même si lorsque j’ai quitté cet établissement il m’a vraiment fallu combattre la docilité que j’avais acquise et qui n’était pas de rigueur dans la vie à l’extérieur. Si certaines voulaient correspondent vous pouvez m’adresser vos mails à glutun@gmail.com. ainsi que des photos. Bien à vous.Gisèle
Coucou Dominique, ton nom ne m’est pas inconnu, mais je ne mets pas de visage dessus… Qu’importe nous avons vraiment des souvenirs communs de ces années 1959-68 passées au pensionnat.
Les copines !
Voici des noms retrouvés sur des images ou dont je me souviens en plus des trois ou quatre avec qui je suis toujours en contact.
Communion de 1963
Marie-Joëlle Baboud, Rolande Barlet, Chantal Boiché, Nadia Bouabdallah, Annick Brizolier, Myriam Chancy, Marie-Thérèse Fidelli, Lucile et Clémence Laplace, Dominique Lefèvre, Dominique Leroux, Thérèse Lloret, Joséphine Nicar, Elisabeth Primot, Monique Ramage, Bénédicte Romain, Caroline Veit…
Communion de 1964
Danièle Adam, Diana Bouabdallah, Marie-Françoise Dessaints, Nora Fehervary, Véronique Lasterrades, Dominique Legrand, Dominique Vigery…
Communion de 1965
Anne et Jocelyne Bourbouze, Marie-Christine Derosiers, Lydie Lefèvre, Esmeralda Pucci…
Communion de 1966
Nuria de Castro, Evelyne Damotte, Viviane Freret, Marie-Thérèse Lê-Thi, Danielle Lloret, Paulette Ramé, Brigitte Samson, Régine Veit…
Et aussi…
Ghislaine Guénaut, Chantal Kamtia, Dominique Launay, Josette Modave, Barbara-Noelle Petit, Christiane et Jacqueline Ramage, Jacynthe et Capucine Romain, Béatrice Romand, Dominique Sabatier…
Erika, Marie-Paule, Marie-Pierre, Mercedès, Michèle, Nora, Sonia dont j’ai le souvenir du prénom seulement.
Et tant d’autres qui écrivent sur ce blog !
C’est un de mes derniers messages, car bientôt je ne vais plus avoir d’ordi… Bise en attendant que je m’équipe à la maison.
Bonjour,
Ma soeur et moi avons été pensionnaires à "L’Oeuvre du Saint Coeur de Marie". Nous cherchons toute personne ayant des documents, photos, informations sur le pensionnat entre 1950 et 1975. Nous arrivions du Pérou et le Pensionnat a été notre salvation. Merci de nous contacter. Nous avons nous mêmes quelques photos, mais surtout des souvenirs ! et nous aimerions retrouver des pensionnaires de notre temps. Merci.
Bonsoir Paulette ! avez-vous par hasard des photos du pensionnat ? j’aimerais beaucoup avoir des copies. Vous parler je pense de Soeur Scholastique. Eh bien j’ai personnellement gardé des contacts avec elle jusqu’à voici quatre ans. Elle est décédée à Saint Sauveur le Vicomte, là où les soeurs se sont retrouvées après la fermeture du pensionnat. J’aimerais beaucoup prendre contact avec vous. Comment faire ?
Je me souviens aussi du parloir, et du réfectoire, et des chambres en haut, des longs dortoirs et de l’infirmerie.
A très bientôt j’espère ! Liliana
coucou Lili
merci de me repondre mon DIEU QUE DE SOUVENIRS je me rapelle de tout ce que tu me decris LES TRES GRANDS DORTOIRS les casiers a cirages l infirmerie et bon reconfort quelle apportait .Le refectoir avec le coco en boisson et la chapelle j y ai fait ma communion prive avec robe en organdi blanche .ET LES QUATRE HEURE AVEC LES CARRES DE CHOCOLAT NOTRE NUMERO INSCRIT AU DOS J AVAIS le 142 ma meilleur amie etait Francoise Delage tu peux m ecrire Crosnier Paulette 6 impasse des acacias la Chatre 36400. Merci a P.Modiano a travers Dora de nous avoir permis de nous retrouveMerci de me rafraichir la memoir pour soeur Scolastique elle etait d une grande bon te .Je suis sur l ordinateur de mon fils ety suis nulle avec le clavier .Sinon j ai quitter le saint coeur a 11 ans pour Villeneuve la Garenne puis Paris Cannes et la Chatre .Je suis mariee quatre fils et quatrepetits enfants .J aime la lecture le cinema Brel et Johnny Hallyday .vOILA POUR LE PROFIL .eT TOI QUERACONTES TU .Reponds moi .A OUI AUTRE SOUVENIRS LA CHORALE ET J ALLAIS OUBLIER LE JARDIN potager.qUEL DOMMAGE QUE TOUT CELA SOIT DETRUIT pardon de te tutoyer mais j ai une ame d enfant en ce jour de Noel .A bientot je l espere Bien amicalement Paulette
Bonjour Paulette, et en ce début d’année 2008, je te présente mes voeux les plus sincères de bonheurs infinis. Oui je vais t’écrire et t’envoyer des photos qui vont raviver les souvenir. Les miens sont intacts, précieux, très beaux. Tant le Saint Coeur de Marie reste le symbole de l’enfance pure et heureuse, entourée de religieuses dévouées et aimantes. Je t’embrasse (tu vois, on a dépassé le tutoyement !) et espère avoir de tes nouvelles. Merci à Patrick Modiano, en effet, d’avoir réveillé la mémoire enfouie…
Liliana
Bonjour Nicole,
Je viens de lire votre message qui date de plus d’une année, mais je me permets de vous écrire. Je suis une ancienne du pensionnat du saint coeur de Marie de 1954 à 1961. je me souviens de tout ce que vous décrivez, les grands dortoirs, la vierge dans la grotte , le potager, les soeurs irlandaises, béthisy saint pierre (j’ai quelques photos) et barfleur aussi dans la manche . J’ai été croisée et ames vaillantes.
je suis parisienne et le pensionnat n’existe plus je suis passée au 60 rue de picpus plus rien , que des immeubles je ne reconnais plus rien.
on allait aussi rue du bac ,on achetait les fameuses médailles miraculeuses.
si vous voulez me contacter, répondez moi en me donnant une adresse e mail celà me fera plaisir de partager les souvenirs d’enfance.
Je me demandais souvent ce qu’étaient devenues toutes ces copines du pensionnat.
Amitiés d’une ancienne du saint coeur d Marie
Maryse
Bonjour Paulette,
Je suis née en octobre 1961. Avec ma soeur Clara nous sommes arrivées en juillet 1965 au pensionnat. D’abord chez les petits puis "Sainte Marguerite". C’était le nom de notre dortoir. Incroyable que tu te souviennes de Simone qui cuisinait avec des tabliers à grosses fleurs de couleurs vives. Et le réfectoire en bas dont la fenêtre donnait sur la cour, où en effet une soeur faisait les goûters, "les douceurs", dans un panier de marchande de 4 saisons. Les kermesses oui, mais aussi les retraites pour préparer à la communion et l’église du St Esprit, ou encore le Sacré Coeur, où nous faisions des processions interminables. J’ai longtemps cherché des traces du St Coeur. Et quel choc un dimanche de 1992, en passant rue de Picpus, tout avait été détruit, entièrement rasé. Tu te souviens du capharnaum en haut ? on y accédait par un escalier étroit. Il y avait un long grenier et les soeurs nous racontaient que pendant la guerre, les allemands avaient investi le pensionnat, dormant dans les lits. Les enfants de cette époque-là avaient été emmenées à Bethisy st Pierre pour éviter l’invasion. Je t’embrasse Paulette et te dis à bientôt.
Bonjour Lili,
Je ne découvre votre message qu’aujourd’hui. Ca m’a fait un choc. J’ai fréquenté la pension de 1961 à 1963 il me semble. Je me souviens de Soeur Anne-Marie, Soeur Jean Bosco (qui avait un problème à un pied je crois) et Soeur Marie-Adèle. Je me souviens aussi d’avoir été mise en quarantaine pour je ne sais plus quelle maladie infantile. Je me souviens lorsque ma mère venait me voir au parloir, d’une kermesse où mon père était venu me voir et m’avait acheté une poupée et des retours de week-ends où je n’avais pas envie de rentrer à la pension. Que de souvenirs !
D’autres souvenirs me reviennent ce matin (la nuit porte conseil) : il y avait aussi Soeur Marie-Augustine. Mon numéro qui était le 115, je le revois à présent cousu sur l’encolule de mes vêtements. J’avais, entre autres, une petite copine qui avait (la pauvre) une main en plastique -elle s’appelait Ghislaine, si ma mémoire est bonne- tous les jours on lui appliquait une pommade dont je me remémore l’odeur, pour éviter les irritations.
Je revois aussi le dortoir dont je ne me souviens plus du nom et vaguement le réfectoire où j’avais renversé mon bol de café au lait ; je crois me souvenir qu’on nous servait ce café au lait à l’aide d’une louche que l’on plongeait dans une grande marmite.
Je suis née en 1956, j’avais alors 5 ans lorsque je suis arrivée au pensionnat et j’y suis restée au moins deux ans.
Bonne journée à toutes.
Annette
bonjour du périgord vert,
recherche de lieux ayant rapport avec la vie de maman dans le 12ème arrondissement de paris ; maman a été baptisée en la chapelle st coeur de marie en 1936, communion même lieu en 1948. La créatrice de ce site m’a donné information sur la disparition de cette chapelle en 1992 par la ville de paris.Grotte+statue vierge marie au lieu même de cette chapelle…Recherche cependant au moins une image voir photo de ces lieux. Je suis en train de faire la généalogie de maman cela m’entaine à situer tous lieux importants de sa vie. Merci pour votre réponse et bonne journée à vousPS
Bonjour,
Je vois avec émotion d’aprés votre message que vous possédez des photos du pensionnat (voir chapelle) de saint coeur de marie. Je fais des recherches sur cette chapelle car maman a fait sa communion solennelle le 2 mai 1948, en la chapelle saint Coeur de Marie rue picpus n°60 à Paris XII. Je suis en train de reconstruire sa généalogie et je désire introduire un petit historique voir photos de cette chapelle qui d’aprés mes renseignements aurait été détruite en 1992, rachetée par la mairie de Paris pour construction de logements. Quel dommage !! Pourriez vous si toutefois cela vous ait possible m’envoyer par mail 1 ou 2 photos : cela serait trop génial pour mon dossier. Merci d’avance pour votre réponse. Patricia de Dordogne. Mail : patricia.sarlat@wanadoo.fr
j’ai écrit il y a quelques annés, une lettre à monsieur Modiano, à la suite de la lecture que j’avais faîte de son livre "Dora B ruder". Il y narre le parcours de son Héroïne du commIlissariat du 18ème arrondissement jusq’au dépôt du palais de "justice". J’ai suivi moi-même moi-même le même itinéraire à un ou deux jours près.Il demande quelques pages plus loin des détails sur une de mes cousines JOSETTE Delimal qui était avec moi au dépôt et déporte quelques jours avant ma mère. Des détails j’en ai sur sa vie d’avant la guerre.
j’avais transmis mon courrier chez GALLIMARD, et à la Maison des écrivains. Je n’ai jamais eu de réponse. Dommage !
Nous papotons beaucoup sur le pensionnat en oubliant le thème principal du livre de P. Modiano (c’est un livre original et attachant). J’espère que vous avez eu des contacts intéressants à la suite de votre message avec le journaliste et l’enseignante. C’est vrai qu’il est important de parler de cette époque tragique et des personnes disparues dans l’anonymat ou presque.
Cordialement
Caroline V.