Saint-Simon et les saint-simoniens

et les écrivains qui croisent leur route dans les années 1810 à 1830 à Paris
Le vendredi 5 janvier 2007.
"L’influence et le développement du saint-simonisme jusqu’à la fin du XIXe siècle n’ont à peu près aucun caractère ouvrier. Le saint-simonisme fournit un élan et un idéal à l’esprit de la grande industrie et à l’exécution des grands travaux. Les saint-simoniens Pereire gouvernent les entreprises ferroviaires, bancaires et immobilières de la monarchie de Juillet et du Second Empire. Le canal de Suez, dont Enfantin et Lambert-Bey allèrent étudier les plans et organiser l’idée à un moment où Ferdinand de Lesseps était consul au Caire, est resté le type de l’entreprise planétaire saint-simonienne. On opposerait volontiers l’entreprise grande-bourgeoise du saint-simonisme, qui est de production et d’action, à l’entreprise petite-bourgeoise du phalanstère fouriériste qui est de consommation et de jouissance."
Albert Thibaudet, Les Idées politiques de la France, Paris, 1932, cité par Walter Benjamin dans Paris, capitale du XIXe siècle.

Le saint-simonisme connaît une apothéose paradoxale en 1830 puis sous le Second Empire.

Paradoxale, car les saints-simoniens [1] n’occupent pas directement le devant de la scène, ni en 1830, ni dans les années qui suivent - ils sont au contraire condamnés et dissous en 1832 - ni sous l’empire [2].
Mais ceux qu’ils inspirent sont au pouvoir politique en 1830 autour du banquier Jacques Laffitte, et au pouvoir économique et aux manettes de la presse sous Napoléon III, avec la présence du saint-simonien Michel Chevalier comme proche conseiller de l’empereur et l’accompagnement des grands travaux d’Haussmann par les frères Pereire et leurs associés.
Car si du saint-simonisme sont issus l’historiographie d’Augustin Thierry et le positivisme d’Auguste Comte (ils sont deux anciens secrétaires de Saint-Simon, l’un en 1814, l’autre en 1817 ; Comte s’éloigne de Saint-Simon en 1824), on lui doit aussi le Crédit Lyonnais (dont l’immeuble du boulevard des Italiens est encore un témoignage d’époque), le Crédit industriel et commercial, la Société Générale, la compagnie Paris Lyon Méditerranée, le canal de Suez, la Compagnie Générale Transatlantique, etc.

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Le 6 rue Monsigny.

Pourquoi la doctrine de Saint-Simon et de ses disciples est-elle alors si mal connue aujourd’hui ?

Sans doute pour plusieurs raisons.
D’abord, si elle vise une société plus juste, elle entend y mettre des moyens très particuliers qui la placent d’emblée hors des pensées politiques de l’époque, qu’elles soient républicaines, légitimistes, bonapartistes ou libérales.
Ses apôtres - comme Saint-Simon lui-même - ont parfois fait fausse route et flirté avec le ridicule ou le scandale. Il est vrai qu’il n’est pas facile de construire une doctrine destinée à remplacer le christianisme et à traiter aussi bien de Dieu que de développement économique et de rapports entre les hommes et les femmes ! Son fonctionnement de secte [3] et son exposition médiatique, dans les derniers temps de la rue Monsigny et dans la maison du 145 rue de Ménilmontant en 1832, ont masqué pour un bon nombre le fond et les détails de la doctrine. Pas facile non plus pour un politique, un réformateur, un scientifique ou un penseur non saint-simonien de revendiquer publiquement des attaches avec un mouvement dont les promoteurs se promènent dans les rues de la capitale en bleu vers 1830-1831 et en un uniforme qui symbolise l’égalité : bleu (pour la foi), blanc (pour l’amour) et rouge (pour le travail) [4] en 1832.

Voilà donc les saint-simoniens condamnés à jouer le rôle peu enviable (ou envié, c’est selon) de prophètes dont on reconnaît l’intelligence mais… pour plus tard, comme Chateaubriand lorsqu’il écrit le 15 décembre 1831 dans sa lettre aux Directeurs de La Revue européenne : "Il faut reconnaître que leur doctrine de la propriété peut aller loin… Un temps viendra où l’on ne concevra pas qu’il fût un ordre social dans lequel un homme comptait un million de revenu, tandis qu’un autre n’avait pas de quoi payer son dîner."

Grâce à tous les écrits qu’il produit, le saint-simonisme portera de beaux fruits dans ce champ de réflexion qu’Engels a appelé le "socialisme utopique". Il est un fécond vivier dans lequel viennent puiser des hommes politiques, des capitaines d’industrie et des penseurs de tous acabits, au moment où la France s’industrialise, où la classe ouvrière apparaît, où le romantisme se préoccupe de révolution politique et de révolution sociale.

Outre les premiers disciples que sont Hippolyte Carnot – fils de Lazare -, Eugène et Olinde Rodrigues, Comte, Enfantin, Lechevalier, Abel Transon, Chevalier, Fournel, etc. trois catégories s’intéressent particulièrement à lui :
- des anciens de la Charbonnerie française (tels Saint-Amand Bazard ou Philippe Buchez), société républicaine secrète liée à La Fayette et démantelée en 1822 ;
- des Juifs, mis à l’écart de la Restauration, comme Léon Halévy, Gustave d’Eichtal, les frères Pereire,
- des polytechniciens, attirés par l’idée saint-simonienne que l’industrie et l’esprit d’entreprise doivent guider la société, la réformer, et la rendre plus juste.

Comme l’écrivent Nathalie Coilly et Philippe Régnier, commissaires de l’exposition "Le siècle des saints-simoniens, du Nouveau christianisme au canal de Suez" [5], en ouverture de l’ouvrage publié par la BNF à cette occasion : "Il finit par y avoir, à la limite, autant de saint-simonismes que de saint-simoniens. Ceux qui critiquent et renient Saint-Simon ou Enfantin avec le plus de vigueur sont aussi, comme de juste, ceux qui les ont le mieux compris, assimilés et reproduits."

Le saint-simonisme comme catalyseur d’idées du XIXe siècle ? Certainement, au moment précis où chacun s’interroge après la Révolution et le Premier Empire : comment réorganiser la société ?

Louis Blanc - qui n’est pas saint-simonien - note ainsi dans son Histoire de dix ans (chap. III) : "Avec une intrépidité sans égal, avec une vigueur soutenue par un talent élevé et de fortes études, cette école mit à nu toutes les plaies du siècle, elle ébranla mille préjugés, elle remua des idées profondes, elle ouvrit à l’intelligence une carrière vaste et nouvelle. L’influence qu’elle exerça fut grande et dure encore."

Voyons un peu les grands axes de cette doctrine qui veut "améliorer le sort moral, physique et intellectuel de la classe la plus nombreuse et la plus pauvre" [6]. Saint-Simon [7] les décrit dans d’innombrables traités, brochures et "catéchismes" publiés sous le Premier Empire et jusqu’à sa mort en 1825, et dont les coûts d’impression le réduisent presque à l’état de mendiant :
-  pour réaliser les idéaux de la Révolution française, il faut abolir les privilèges de la naissance et remplacer l’hérédité par le talent et le mérite.
-  l’éducation doit permettre à chacun de développer ses talents, les hommes comme les femmes.
-  le développement économique détermine l’organisation politique. Il doit s’appuyer sur l’investissement industriel, le crédit bancaire et le développement des voies de communication – moteur de l’économie et lien entre les hommes.
-  la propriété privée doit être préservée, mais elle doit servir à produire, et non de rente au propriétaire.
-  l’organisation de l’industrie et de la production est au cœur du fonctionnement nouveau à mettre en œuvre. De préférence à une organisation démocratique on choisira un gouvernement d’experts. Il faut organiser le travail et ne pas laisser le libéralisme agir de façon désordonnée. Le pouvoir sera tenu par une élite de représentants de l’industrie [8], de la science et des beaux-arts.
-  la paix entre les pays doit être l’objectif de la diplomatie. Saint-Simon rêve d’une fédération des États d’Europe.
-  Saint-Simon remplace la religion par la science. Il dessine les contours d’un système athée qu’il nomme le "nouveau christianisme". Le ciment de la nouvelle ère à venir ne doit pas être fait que de raison. L’Eglise du pape ayant trahi le message du Christ, il est nécessaire de créer une nouvelle religion bâtie sur la fraternité, ainsi qu’un nouveau clergé.

Une balade dans les rues de Paris permet de mieux connaître les grands moments du saint-simonisme, et de retrouver au passage quelques écrivains qui ont croisé sa route.

Une première halte s’impose au cimetière du Père-Lachaise, où Saint-Simon est enterré en mai 1825. Il demeurait jusqu’en 1801 en face de l’Ecole polytechnique, puis rue Vivienne (sans doute au 16, adresse de la "librairie saint-simonienne"), 34 rue de Richelieu, et 16 rue des Fossés-Saint-Germain-des-Prés (aujourd’hui rue de l’Ancienne-comédie) vers 1821. Olivier Pétré-Grenouilleau signale que Saint-Simon loge vers 1817 dans le Grand hôtel, 18 rue de l’Ancienne Comédie, presque au coin de la rue des Boucheries-Saint-Germain. Est-ce la même adresse ? Il décède en 1825 au 9 rue du Faubourg-Montmartre.

Ensuite, arrêtons-nous devant deux temples du savoir : le lycée Henri IV et l’Ecole polytechnique.

Olinde Rodriguès est répétiteur au lycée Napoléon (aujourd’hui lycée Henri IV) où il fait la connaissance de Prosper Enfantin, alors lycéen.

L’école Polytechnique est donc un foyer ardent du saint-simonisme. Ses élèves adhèrent au projet saint-simonien de remplacer le pouvoir issu de l’hérédité par celui gagné par l’intelligence et le mérite.
Auguste Comte, polytechnicien, est secrétaire de Saint-Simon de 1817 à 1824. Leur brouille met fin à leur collaboration.
Prosper Enfantin entre à Polytechnique en 1813, pour un an seulement car son père ne peut payer davantage le coût des études. Enfantin comprend vite l’intérêt de rallier des polytechniciens à la cause : "Il faut, écrit-il, que l’Ecole polytechnique soit le canal par lequel nos idées se répandront dans la société".
Nombreux seront donc les autres élèves de l’école à être séduits par le journal Le Producteur qui circule de main en main et par les thèses saint-simoniennes. Michel Chevalier adhère à l’Ordre des Templiers avec son ami Hippolyte Carnot. Déçus par la doctrine de ceux-ci, ils se tournent vers le saint-simonisme en 1827 et y jouent rapidement un rôle important. Carnot rédige en 1828-1830 une grande part des deux volumes d’exposition de la doctrine de Saint-Simon, fruit des conférences publiques.

Au 6 rue Monsigny s’établissent en 1830 les dirigeants du mouvement et leurs familles. Sous la férule des deux "Pères" Bazard et Enfantin oeuvre un "clergé" de seize membres dont six polytechniciens. Des conférences se déroulent le jeudi, ouvertes au public et auxquelles assistent parfois George Sand et Berlioz. Liszt vient jouer du piano.

D’autres lieux de conférences sont aussi utilisés par les saint-simoniens : la salle de la Redoute (rue de Grenelle-Saint-Honoré - aujourd’hui 35 rue Jean-Jacques Rousseau), 12 rue Taranne [9] (dans une salle utilisée par la Société de la morale chrétienne et par la Société de géographie, qui siégeait au n°12), rue Taitbout jusqu’en janvier 1832 puis à l’Athénée place de la Sorbonne.

Le journal Le Globe, basé également 6 rue Monsigny dans l’hôtel de Gesvre, a été fondé en 1824 par Paul-François Dubois et Pierre Leroux.
Libérale et romantique - et soutien fidèle de Hugo et de ses diciples -, l’équipe du journal éclate avec les Trois glorieuses en juillet 1830. Restent principalement Leroux, Sainte-Beuve et Eugène Lerminier. Les autres ont pris des responsabilités politiques au sein du nouveau pouvoir. Pour trouver de nouveaux actionnaires au Globe, Leroux sollicite ses voisins des deux premiers étages de l’hôtel de Gesvre : les saint-simoniens de L’Organisateur, l’hebdomadaire dirigé par Prosper Enfantin. Ce dernier apporte des fonds au Globe avec enthousiasme. En janvier 1831, le nouveau Globe dirigé par Michel Chevalier affiche la couleur : "Journal de la doctrine de Saint-Simon".
Sainte-Beuve a ainsi son heure saint-simonienne, prônant un romantisme social quelques années avant que Sand n’y adhère elle-même (Sainte-Beuve s’en sera alors bien éloigné), en particulier par l’intermédiaire de Leroux que Sainte-Beuve lui présente. Hugo (Sainte-Beuve lui a sans doute aussi présenté Leroux) adhère aussi un moment à ces thèses, avant de mettre le cap sur la monarchie de Juillet - alors que la liaison entre sa femme Adèle et Sainte-Beuve éloigne également les deux hommes. Sainte-Beuve, quant à lui, s’éloigne du Globe pendant l’été 1831 pour se rapprocher du National, de la Revue des deux mondes et de Lamennais.

À l’époque de la rue Monsigny, les responsables saint-simoniens ont aussi d’autres adresses dans la capitale : Barrault, 20 rue Sainte-Anne, Fournel, 4 rue de la Michaudière, Carnot, 26 rue des Saints-Pères, Pierre Dugied, 6 place Royale, Rodrigues, 26 rue Montholon (son adresse en 1817 était le 26 rue de l’Echiquier ; il habita aussi au 123 boulevard Pereire, lui qui avait rallié les Pereire au saint-simonisme).

Un "schisme" déchire la rue Monsigny fin 1831, lié à la question féminine. Les saint-simoniens soutiennent l’égalité entre hommes et femmes. Mais la recherche d’une "Mère" capable de diriger le mouvement aux côtés des deux "Pères" Bazard et Enfantin provoque des dissensions. Enfantin se prononce pour une liberté amoureuse absolue et heurte nombre de ses pairs. La brutalité de son propos chasse Bazard et ses partisans : Carnot, Charton, Leroux, etc. (Rodrigues suivra en février 1832 en se brouillant avec Enfantin) [10]. Des rumeurs commencent à courir sur les moeurs du 6 rue Monsigny.
La police perquisitionne le 22 janvier 1832. Dumas reproduit dans ses Mémoires (chapitre CCXXIII) le récit qu’en fait Le Globe. L’étape suivante des poursuites juridiques contre les saint-simoniens se déroule 145 rue de Ménilmontant, en juillet 1832.

En avril 1832, Enfantin et ses fidèles investissent en dehors de Paris, au 145 rue de Ménilmontant, une grande propriété qui appartient à la famille de ce dernier. Alors que les combats réprimant une insurrection républicaine font rage [11], une trentaine de disciples (uniquement des hommes) participent le 6 juin à une cérémonie de "prise d’habit", revêtant le fameux uniforme bleu, blanc, rouge dont le gilet se boutonne dans le dos, symbolisant l’entraide nécessaire. Une vie communautaire rigoureusement organisée se met en branle. La maison s’ouvre le dimanche aux parisiens, qui viennent en curieux. Enfantin a écarté les femmes du mouvement, prétextant que la société n’était pas encore prête à envisager leur émancipation.
La nuit, Enfantin et ses disciples, assis en croix, recherchent une expression mathématique de la vérité et de la morale et élaborent les canons de la religion nouvelle.
Tout irait pour le mieux si la justice ne rattrappait ses proies. Le commissaire Maigret ( !) vient trouver ici Enfantin en juillet 1832 et convoquer les responsables saint-simoniens au tribunal. On les accuse d’atteinte aux bonnes moeurs et d’escroquerie, mais c’est surtout la contagion politique que redoute le gouvernement de Louis-Philippe. La société saint-simonienne est dissoute en août. Le Globe cesse de paraître. Enfantin, Chevalier et Duveyrier sont condamnés à la prison.

À la fin du mois d’août 1832 se déroule au Palais de Justice le procès d’Enfantin, de Michel Chevalier et de Duveyrier. Tous trois sont condamnés à un an de prison.

Enfantin et Chevalier atterrissent ensuite à la prison de Sainte-Pélagie, située entre le 56 rue de la Clef et 11 rue Lacépède. Ils y sont traités… comme des princes ! Champagne et cigares, appartement de quatre pièces… Pendant ce séjour à Sainte-Pélagie, Enfantin rompt avec Chevalier afin, dit-il, de permettre à ce dernier de se rapprocher du gouvernement. Chevalier en voudra toujours à Enfantin, mais son ascension politique est dès lors impressionnante : conseiller d’Etat, professeur au Collège de France, négociateur du traité de commerce de 1859 avec l’Angleterre, et enfin sénateur.
En prison, Enfantin a une révélation : c’est en Orient que doivent maintenant aller les saint-simoniens.

L’hôtel de Michel Chevalier a disparu 27 avenue Foch.

Terminons par quelques adresses des journaux et libraires-éditeurs de la pensée saint-simonienne et de ses émules.

Saint-Simon lui-même est un auteur prodigue à partir de ses 41 ans.

Sa Nouvelle encyclopédie (1810) est éditée par l’Imprimerie Scherff, 30 rue des Bons-enfants ; sa Réorganisation de la société européenne (1814), par Adrien Egron, 37 rue des Noyers ; L’industrie (Tome troisième - 1817), par Smith, 16 rue de Montmorency ; le tome quatrième (1818) par Verdière, 27 Quai des Augustins ; sa Suite à la brochure des Bourbons et des Stuarts (1822) par Guiraudet, 315 rue Saint-Honoré, "vis-à-vis Saint-Roch" ; son Sur les intérêts politiques des producteurs (1822) par Moreau, 27 rue Coquillière ; son Catéchisme des industriels (1823-1824) par Setier, 7 Cour des fontaines ; son Nouveau christianisme (1825) par Bossange père, 60 rue de Richelieu.

Le journal périodique Le Producteur (1825-1826) est distribué par la librairie Sautelet, située face à la Bourse. Il est fondé juste après la mort de Saint-Simon par Rodrigues en 1825 sous forme d’une société en commandite soutenue par le banquier (et futur chef de gouvernement de Louis-Philippe) Jacques Laffitte. Comte y collabore, ainsi qu’Armand Carrel et Adolphe Blanqui.

La Femme libre est le journal créé en 1832-1833 (et basé 17 rue du Caire) par les saint-simoniennes écartés de la maison de Ménilmontant.

L’Algérie. Courrier d’Afrique, d’Orient et de Méditerranée, dirigé par Enfantin en 1843-46, a ses bureaux 35 rue Neuve-des-Petits-Champs.

Le journal Les Etats-Unis d’Europe qui paraît vers 1876 a son adresse parisienne 33 rue de Seine.

Sources :
- Les Voix de la liberté. Michel Winock, éditions du Seuil.
- Le Siècle des saints-simoniens, du Nouveau christianisme au canal de Suez. Sous la direction de Nathalie Coilly et Philippe Régnier ;
- http://coursenligne.sciences-po.fr/2004_2005/slama/seance_8.pdf
- http://fr.wikipedia.org/wiki/Saint-simonisme
- www.annales.org/archives/x/saintsimonisme.html
- http://groupugo.div.jussieu.fr/groupugo/86-12-13r%E9gnier.htm
- www.nebuleuse-rh.org/olinde.html
- Saint-Simon et le saint-simonisme. Christophe Prochasson.

Voir aussi le site de la Société des études Saint-Simoniennes sur http://liretest.ish-lyon.cnrs.fr/ESS/index3SESS.html.

[1] On désigne sous ce terme celles et ceux qui ont développé, en la remodelant plus ou moins, la pensée d’Henri de Saint-Simon, dans le courant du XIXe siècle. Au sens strict, les saint-simoniens sont ceux qui ont suivi Bazard et Prosper Enfantin entre 1829 et 1831, leur quartier général étant alors le 6 rue Monsigny.

[2] De toute façon, leur objectif n’est pas de s’emparer du pouvoir politique, sur lequel ils ne misent pas pour fonder une nouvelle société.

[3] Entre la nomination de Bazard et d’Enfantin en "Pères suprêmes" en 1829 et la condamnation de l’école saint-simonienne en 1832.

[4] Selon Maxime Du Camp dans ses Souvenirs littéraires.

[5] De novembre 2006 à février 2007 à la bibliothèque de l’Arsenal à Paris. La bibliothèque de l’Arsenal a recueilli au XIXe siècle une partie des archives saint-simoniennes.

[6] Une des devises du Globe saint-simonien.

[7] Arrière-cousin du mémorialiste Louis de Rouvroy, duc de Saint-Simon (1676-1755), Claude-Henri de Rouvroy - alias Henri Saint-Simon - participe à la guerre d’indépendance américaine avec Lafayette. Après la révolution de 1789, il s’enrichit dans la spéculation sur les biens confisqués à l’église et aux nobles. Ce n’est que la quarantaine passée qu’il commence à publier ses écrits. Il meurt dans la misère après avoir élaboré une philosophie rationaliste que certains de ses disciples transformeront en idéologie.

[8] Saint-Simon invente le substantif "industriel" en 1817. Il désigne pour lui aussi bien le savant, l’agriculteur, l’artiste, que le banquier ou le commerçant. Saint-Simon estime que la Révolution de 1789 est inachevée car elle a été menée non par les industriels mais par les bourgeois - qui comprennent aussi des oisifs, c’est-à-dire des rentiers.

[9] Au niveau des 171-173 actuels du boulevard Saint-Germain. C’est dans cette salle que Charles Fourier assiste à une conférence sur l’éducation.

[10] Ni Bazard ni ses disciples d’alors, ni Rodrigues ne créeront de nouveau courant saint-simonien, malgré les tentatives de Rodrigues d’attirer vers lui quelques disciples. Hippolyte Carnot et Leroux s’investiront dans la Revue encyclopédique basée 26 rue des Saints-pères - voir http://autourduperetanguy.blogspirit.com -, et Leroux dans L’Éclaireur de l’Indre avec George Sand ; Charton dans le Magasin pittoresque et L’Illustration.

[11] Voir Juin 1832, l’insurrection oubliée.



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