Zo d’Axa, descendant de Jean-François Gallaud, comte de la Pérouse, fondateur du journal L’Endehorset de La Feuille.
Rien ne prédestinait ce fils de grands bourgeois à devenir le premier libertaire Saint-cyrien !(sur ce point, tout les biographes mentionnent son appartenance à cette célèbre école…)
Né en 1864, élève du collège Chaptal, il s’engage à 18 ans dans les chasseurs d’Afrique.
Il ne restera pas bien longtemps. Il va déserter et enlever la femme de son capitaine.
Réfugié en Belgique, il va débuter dans le journalisme aux Nouvelles du Jour de Bruxelles qu’il quitte très vite pour devenir secrétaire du théâtre de l’Alcazar et de l’Eden. Après de multiples aventures, il peut rentrer à Paris après l’amnistie de 1889.
Révolté par l’injustice, individualiste, mais pas anarchiste dira-t-il, il se lancera dans la défense de ceux qui soufrent pour la justice et la vérité.
Selon Jean Grave, ce fut dans les milieux littéraires de Montmartre qu’il fit son apparition, et commença à se faire remarquer dans quelques petits cénacles où il annonça son intention de publier un journal. Hésita-t-il entre le royalisme ou l’anarchisme, comme l’indique Grave, qui le range parmi les originaux qui vinrent tâter de l’anarchie ?
Il fonde son premier journal « L’Endehors », rue Bochart-de-Saron, dans une cave.
Dans cette cave, il y a un orgue, et parfois des soirées musicales bien arrosées défrisent quelque peu ses voisins du boulevard Rochechouart.
Il prend la défense de Ravachol poursuivi pour avoir placé une bombe chez le substitut du procureur Bulot, rue de Clichy. Cet homme avait participé au procès qui avait requis la peine de mort contre les anarchistes de Clichy.
Ravachol avait également pillé des tombes, détroussé un cadavre, assassiné un « ermite » et autres babioles. Mirbeau publie un article à « l’Endehors » sous le pseudonyme d’Alphonse Galland, où il justifiera les actes anarchistes en dénonçant les inégalités sociales.
Perquisitions et poursuites le conduisent à la prison de Mazas.
La prison ne le calme pas du tout, il va se lancer dans des campagnes anti-militaristes qui lui vaudront de nouveaux déboires. A la rédaction du journal, on peut rencontrer : Mirbeau l’imprécateur, Charles Malato, Louise Michel l’indomptable Georges Darien, Emile Pouget (le Père Peinard), Jean Grave, Bernard Lazare, Tabarant, Félix Fénéon et le célèbre géographe Elysée Reclus.
Le journal offre en prime au lecteur une lithographie de peintres sympathisants, tels que Lucien Pissarro, Maximilien Luce et Steinlen, Anquetin Herman-Paul, Léandre.
Aventurier jusqu’au bout, il va fuir dans de nombreux pays où il sera souvent soit emprisonné soit expulsé.
Pendant « l’affaire », il prend le parti de Dreyfus « contre l’armée ». Après 1900, il va voyager en Amérique, en Chine, au Japon, Inde, Afrique puis il se suicidera en 1930.
Sources :
Béatrice Arnac-d’Axa, réédition de La Feuille, éditions du Lérot, Paris 2000
Jean-François Nivet et Pierre Michel : Octave Mirbeau biographie, librairie Séguier Paris 1990
Philippe Oriol : Ravachol, l’Equipement de la pensée (Baudoin) Paris 1992
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