John BUCHAN à Oxford, Glasgow, Londres, etc.

Le samedi 4 juillet 2020.
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Elsfield manor, près d’Oxford (photo Wikipedia).

Buchan est un auteur de romans policiers et d’aventures débordant d’humanité, que feraient bien de lire tous les romanciers et lecteurs qui se contentent de scènes d’angoisses ressassées et de dialogues psychologisants aussi vite lus qu’oubliés.

Buchan, qui a vu du pays (la guerre, les responsabilités publiques, la vie dans différents pays…) et est fondamentalement un homme de la campagne, décrit comme rarement un auteur parvient à le faire le rapport de l’homme à la nature et à sa culture [1]. Lorsqu’un sentiment de solitude, de doute, de paix ou de courage saisit un de ses personnages, c’est un sentiment profond qui ne va pas durer et qui saisit aussi le lecteur. La manière dont les relations entre les personnes peuvent évoluer rapidement dans les romans de Buchan est aussi impressionnante. Il s’agit souvent de "simples citoyens" qui se retrouvent confrontés seuls à une organisation criminelle aux pouvoirs tentaculaires qui va transformer à jamais leur vie et celle de leurs proches (Les 39 marches, L’Île aux moutons…). Tout cela mêlé à des intrigues d’espionnages, policières ou autres à tenir en haleine tout lecteur normalement constitué. Car Buchan sort de la même terre écossaise qu’un Stevenson ou un Conan Doyle. Son héros principal, Richard Hannay, a inspiré entre autres les personnages de Georges Smiley et de James Bond. Hannay et Smiley touchent aux profondeurs de l’être humain. Bond, quant à lui, peut aller se rhabiller, il ne leur arrive pas aux chevilles.

Buchan est né en 1875 à Perth en Ecosse, au 20 York Place. Son père est pasteur et sa famille migre à Pathhead puis Glasgow, où John étudie à la Hutcheson’s Grammar School (dans Crown Street à Gorbals, école démolie depuis) et à l’université de Glasgow en 1892. C’est là que, stimulé par Gilbert Murray, un professeur de grec qui n’a que dix ans de plus que lui, il découvre Hugo et Ibsen, Henry James, Swinburne et Descartes. Il écrit pour la revue de l’université. On lui confie la nécrologie de Stevenson en 1894.

La famille habite la Villa Florence, 34 Queen Mary Avenue à Crosshill entre 1888 et 1895, et passe ses vacances d’été dans la ferme des grands parents à Broughton Green (une grande bâtisse blanche proche de l’A701, au nord de Broughton). C’est là que Buchan s’imprègne de la nature, une expérience à vivre soi-même en suivant le John Buchan Way qui relie aujourd’hui Broughton à Peeble, autre lieu de vie de membres de la famille de l’écrivain. A Broughton, le John Buchan Center présente des souvenirs de la famille Buchan.

Sur le conseil de Murray, il part étudier en 1895 au Brasenose College, à Oxford, logeant dans la chambre 7 de l’escalier 1 du Old Quad du College, puis 41 High Street. Il publie un premier roman.

Ayant échoué à l’entrée du prestigieux collège All souls, il veut aller vers la vie active et choisit le métier d’avocat. Il s’installe à Londres, 4 Brick Road puis 3 Temple Gardens.

Il rencontre Lord Milner, qu’il accompagne aussitôt en Afrique du Sud pendant plusieurs mois afin de "reconstruire" ce pays qui sort de la guerre.

Après son mariage, Buchan habite Abden House, une villa gothique du Pollock Halls of Residence de l’Université d’Edimbourg, puis au 6 Heriot Row. Il devient directeur de la maison d’édition Nelson.

Le couple s’installe à Londres, 40 Hyde Park Square puis 13 Bryanston Street (démoli depuis), et 76 Portland Place (où il commence Les 39 marches, qui se déroule en partie Portland Place et qu’il achève dans la maison de repos de St Cuby’s à North Foreland à Broadstairs, autre lieu d’inspiration du roman).

En 1920, Buchan et sa femme Susan emménagent à Elsfield Manor, non loin d’Oxford.

Sources : Scottish Storytrails : A Literary Landscape De William Steven

[1] Un exemple parmi d’autres : les pages consacrées à la campagne anglaise au début des Trois otages sont magnifiques.



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