Joachim du BELLAY à La Turmelière, à Paris et à Liré

Le mardi 22 janvier 2008.

"S’il est un poète maudit, c’est bien Joachim Du Bellay ! Éternel second de la Fortune, aujourd’hui encore la gloire de son ami et rival Ronsard éclipse la sienne", écrit Evelyne Bloch-Dano en septembre 2007 dans le Magazine littéraire n° 467.

À quelques kilomètres de Liré, les murs du château de La Turmelière disparaissent peu à peu dans la végétation.

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C’est dans le château de La Turmelière que naît le poète en 1522.

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La Turmelière

Le château brûle durant les guerres de Vendée. Ses fondations remontent au XIIIe siècle et un aïeul de la mère de Joachim le restaure deux siècles plus tard. C’est le refuge des seigneurs de Liré en cas de guerre. Le château domine une petite vallée, et son emplacement est stratégique. Le grand-père maternel de Joachim s’y installe en 1472.

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Avant qu’il n’ait atteint ses dix ans, il perd ses parents. Son enfance dans le château est triste, sous la tutelle de son frère aîné.

Joachim se rend régulièrement au château de Gizeux, au nord de Bourgueil, qui appartient aussi aux du Bellay.

Vers 1547, il rencontre Pierre de Ronsard, jeune poète lui aussi, que rapproche de Joachim des parents et des amis communs. Ronsard veut devenir un grand poète. Il entre au collège de Coqueret, à Paris, pour étudier les auteurs anciens, et convainc du Bellay de l’accompagner.

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11 impasse Chartière à Paris

Là, ils suivent les cours de Jean Dorat qui leur fait découvrir les auteurs de l’Antiquité et la poésie italienne. Les deux jeunes poètes en rassemblent d’autres autour d’eux, qu’ils nomment en 1549 la Brigade, puis la Pléiade en 1553. L’objectif du groupe n’est rien moins que de définir de nouvelles règles poétiques. Si sa composition varie en fonction des années, ils sont toujours sept, comme les sept poètes grecs d’Alexandrie qui s’étaient surnommés la Pléiade. Outre Ronsard et du Bellay, citons Étienne Jodelle, Rémi Belleau, Baïf, Pontus de Thiard, Pelletier du Mans [1].

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A gauche, le 11 impasse Chartière (en 2006).

Le groupe publie un manifeste que du Bellay est chargé de concevoir : c’est Défense et illustration de la langue française.

Malgré une mauvaise santé, il est entre 1553 et 1557 secrétaire à Rome du cardinal Jean du Bellay, un cousin de son père. Il a rêvé de la Rome antique et découvre la Rome de 1553 qui a perdu ses fastes antiques, et il se met à regretter son Liré natal.

Il décède brutalement en 1560.

A Liré, le Musée Joachim Du Bellay [2] garde la trace du poète.

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La maison qui l’abrite a appartenu aux du Bellay et présente cinq salles dédiées à l’œuvre de Joachim, à la poésie et à la Renaissance. Un jardin Renaissance lui fait face, et une salle pédagogique peut accueillir des groupes scolaires.

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[1] Dans le roman de Michel Zévaco, Les Pardaillan - Livre I, chapitre XVI "Une cérémonie païenne" -, on assiste à une rencontre du groupe, après la mort de du Bellay. Voir le texte en ligne sur http://fr.wikisource.org/wiki/Les_Pardaillan_-_XVI.

[2] 18 le Grand Logis, 49530 Liré, tél. 02 40 09 04 13, http://museedubellay.over-blog.com/.



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