Vigny a dix-huit ans et est mousquetaire du roi lorsque Napoléon est vaincu à Waterloo. Sa vie et son oeuvre sont celles d’un vrai romantique : pessimistes, aussi à l’aise (et aussi pessimistes) dans la prose que dans les vers ou le théâtre, isolées dans leur "tour d’ivoire" du Maine-Giraud à partir de 1838, et en opposition avec les pouvoirs politiques en place, avec, pour Vigny, un penchant héréditaire pour la noblesse plus que pour le socialisme de certains de ses confrères (il tente bien en 1830 de réintégrer l’armée du roi qu’il avait quittée en 1827, mais pour s’apercevoir bientôt que, même sous une monarchie, les bourgeois enrichis ont pris le pouvoir aux vrais nobles). … et riches d’un nombre de femmes (parmi elles, Louise Colet, qui, après avoir été la maîtresse de Flaubert, est celle de Vigny de 1854 à 1857) que n’égale peut-être que celui de ses amitiés littéraires : Sainte-Beuve, Lamartine, Barbey, Mistral, Baudelaire, jusqu’à Walter Scott, rencontré le 6 novembre 1826 à l’hôtel Windsor rue de Rivoli,… mais pas George Sand, jugée trop "rouge" !
Chevauchons à ses côtés sur les terres qu’il a connues :
En 1792, les parents d’Alfred achètent une maison rue Françoise, faubourg de Gesgon à Loches. C’est à Loches qu’il naît le 27 mars 1797.
En 1799 la famille s’établit à Paris et loue l’un des appartements de l’Élysée-Bourbon (l’actuel palais de l’Élysée).
Lorsque le bâtiment est offert par Napoléon au prince Murat en 1805, les Vigny louent un appartement rue du marché d’Aguesseau. Sa mère, pourtant descendante d’une longue lignée d’aristocrates, inculque à son fils unique une éducation rousseauiste.
En 1807, Alfred devient demi-pensionnaire de l’institution Hix, rue Matignon, puis, en 1811, externe au lycée Condorcet.
En 1814, il quitte ses études pour s’enrôler dans l’armée de Louis XVIII. Sa vie de garnison - qui va susciter l’écriture - commence : Rouen, Orléans, Strasbourg, Troyes, Bordeaux, Pau… (en 1820, il publie son premier poème et rencontre Victor Hugo).
En 1816, son père meurt 58 rue du faubourg Saint-Honoré.
Après son mariage en 1825 avec Lydia Bunbury, le couple s’installe 7 rue Richepanse jusqu’en 1827, puis 41 rue de la Ville-L’Evêque jusqu’en 1828, puis 30 rue de Miromesnil jusqu’en 1830. Comme Lamartine et nombre de contemporains, Vigny a épousé une anglaise. Mais Lydia, si elle donne à son mari le goût de traduire Shakespeare, ne goûte pas beaucoup à la littérature…
Ils effectuent des séjours au château de Bellefontaine près de Senlis, chez Maurice de Malézieux, en juin 1822, septembre 1827, juillet-août 1828.
En 1831-32, leur adresse est le 20 rue Anjou-Saint-Honoré (devenu le 26-28 rue d’Anjou). La liaison de Vigny avec l’actrice Marie Dorval a déjà quelques mois et, fin 1832, il loue le 18 rue Montaigne pour la recevoir en toute quiétude.
En 1833, ils emménagent 3 rue des Ecuries d’Artois (aujourd’hui rue d’Artois). En 1838, ils se déplacent au 6 de la même rue, adresse qu’il conserve jusqu’à sa mort le 17 mars 1863.
Vigny installe en 1858 sa dernière maîtresse, Augusta Bouvard, 36 rue du Colisée.
Notons par ailleurs qu’il séjourne aussi au château de Valgenceuse, près de Senlis.
Autres demeures de l’auteur
Le poète a également vécu et écrit au Maine-Giraud (voir également ici).
Il est enterré dans le cimetière de Montmartre à Paris (13ème division).
Quelqu’un à contacter ?
Association des amis d’Alfred de Vigny, 6 avenue Constant Coquelin, 75007 Paris. Téléphone : 01 42 73 12 86.
Petite bibliographie
Correspondance. Alfred de Vigny. Quatre tomes publiés aux Presses Universitaires de France.
Augusta, le dernier amour d’Alfred de Vigny. Article de Simone André-Maurois, in Demeures inspirées et sites romanesques, tome III, éditions de l’Illustration.
bonjour,
je me réfère à cet article : http://www.terresdecrivains.com/article.php3 ?id_article=210
pourrez-vous me donner quelques pistes de recherche et/ou quelques références bibliographiques au sujet de ce Maurice de Malézieux que vous mentionnez ?
Je vous en serais très reconnaissante Salutations DLJ