Louise MICHEL

à Vroncourt, Paris, etc.
Le samedi 12 novembre 2005.
JPEG - 32.1 ko
L’école de Louise Michel à Montmartre (angle de la rue du Mont-Cenis et de la rue Becquerel).

Louise naît au château de Vroncourt (Haute-Marne). Sa mère, Marie-Anne Michel, est femme de chambre. Son père est le châtelain, Étienne-Charles Demahis, ou son fils.

Louise débute en 1853 une carrière d’institutrice - on dit alors « sous-maîtresse » - en Haute-Marne, commençant par ouvrir une école libre (pour ne pas prêter serment à l’empereur) à Audeloncourt. La voici à Paris trois ans plus tard, où elle enseigne dans une école 14 rue du Château-d’Eau, employée par une vieille institutrice, Mme Vollier. Son domicile est le 88 boulevard des Batignolles. Un héritage familial lui permet en 1865 d’acheter un externat 5 rue des Cloys, où elle vient habiter avec Mme Vollier, devenue retraitée. Louise quitte la rue des Cloys en 1868 et ouvre un externat rue Oudot, en association avec une Mlle Poulin atteinte de phtisie et qui décède en 1871. L’école de la rue Oudot compte une soixantaine d’élèves en 1870. M. Mauté de Fleurville, futur beau-père de Verlaine, est délégué cantonal de l’Instruction publique et apprécie l’action de Louise. Celle-ci accompagne souvent ses élèves à l’église Notre-Dame de Clignancourt, où elle croise Mathilde, future Mme Verlaine.

Louise écrit en même temps des poèmes qu’elle signe Enjolras, du nom d’un héros des Misérables. Elle en adresse plusieurs à Victor Hugo, rencontré en 1851, collabore à des journaux, participe à des meetings. Son engagement en faveur des pauvres est ancien, mais sa mue politique s’opère au contact des cours d’éducation populaire qu’organisent rue Hautefeuille des républicains comme Jules Favre, Eugène Pelletan et Jules Simon, à la lecture de Darwin et de Claude Bernard ou encore en fréquentant le groupe du Droit des femmes animé par Mme Jules Simon, André Léo et Maria Deraismes dans l’école professionnelle gratuite de la rue Thévenot (aujourd’hui le milieu de la rue Réaumur) - où Louise est chargée de cours de dessin, de littérature et de géographie, aux côtés de Charles de Sivry, demi-frère de Mathilde Mauté.

Le 12 janvier 1870, Louise est dans la foule qui accompagne le corps de Victor Noir, habillée en homme, un couteau caché sous ses vêtements.
Elle est infirmière pendant le siège de Paris et présidente du comité de vigilance du XVIIIe avec Théophile Ferré. Elle est, le 31 octobre 1870 et le 22 janvier 1871, des tentatives de putsch à l’Hôtel de Ville.
Au petit matin du 18 mars, Louise Michel et le 61e bataillon de la Garde nationale donnent l’alerte à Montmartre et provoquent le soulèvement des Parisiens. Elle se livre aux Versaillais lors de la Semaine sanglante pour sauver la vie de sa mère.

Jusqu’alors socialiste blanquiste, elle devient anarchiste alors qu’elle est déportée en Nouvelle-Calédonie, où elle arrive en 1873 après avoir été emprisonnée à Auberive. Après cinq ans d’internement, elle est autorisée à vivre à Nouméa où elle redevient institutrice.
Amnistiée en 1880, elle s’installe 45 boulevard Ornano à Paris. Henri Rochefort est redevenu parisien un peu plus tôt, amnistié comme elle. Tous deux resteront amis même lorsque Rochefort deviendra antidreyfusard.
Mais Londres, Bruxelles et d’autres villes sont également le port d’attache de celle dont l’acharnement militant ne faiblira qu’avec la mort. Elle écrit des romans populaires qui exaltent la cause révolutionnaire, fréquente aussi beaucoup les prisons, n’en sortant en général que pour y rentrer à nouveau quelque temps plus tard après une nouvelle manifestation anarchiste, et se servant des tribunaux comme de tribunes régulières pour crier haut et fort ses opinions politiques.
De 1897 à 1904, son adresse est l’hôtel de Cronstadt, 2 rue Jacob.
Elle décède en janvier 1905 à Marseille lors d’une tournée de conférences. Elle s’éteint dans une chambre de l’hôtel Oasis.

Source :
- Les Voix de la liberté. Michel Winock, Ed. Seuil.



Forum de l'article

La Rochelambert (George Sand)