La chute de la « Maison Thiers »

Quatrième partie
Le mardi 14 février 2006.
Quelques notices biographiques, quelques images et pièces justificatives.

Par Bernard Vassor

Jules Léon Fontaine :
Né le 12/04/1817 à Calais.
Accusé sans preuves d’avoir fabriqué des bombes au procès de Blois sous l’empire en 1870.
Condamné à 15 ans de prison, il a été délivré le 4 septembre 1870.
Nommé par la Commune directeur général des Domaines, du timbre, conservateur du matériel de l’ancienne liste civile et le 7 mai, séquestre des biens du clergé. Dans ses attributions, il avait aussi le garde-meuble.
Il tiendra une comptabilité régulière. Au cours d’une perquisition, on trouvera chez lui le livre de dépenses de son prédécesseur où seront notées des dépenses personnelles on peut y lire : « 16 mai, chevaux pour Thiers 75 francs - 17 mai, pourboire - déménagement Thiers 70 francs ». Il refusera toujours de parler de la destruction de la maison de Thiers qu’il a persistée à appeler « le déménagement ».
Dans ses perquisitions, il se faisait accompagner d’un commissaire de police nommé Mirault.

Eugène de Rastignac :
Né en 1798, d’une famille de la petite noblesse provinciale. Il a 2 frères et 2 sœurs. Cousin de l’influente madame de Beauséant. Il a l’œil bleu, le teint blanc, la taille courte et un fort accent !
On le rencontre la première fois rue Neuve Sainte-Geneviève, actuelle rue Tournefort, à la pension Vauquer.
Le moyen de parvenir par les femmes. C’est Delphine de Nucingen, la fille de Jean-Joaquim Goriot, qui va faire l’éducation et la fortune du jeune Eugène qui, après avoir prononcé sa phrase célèbre au père Lachaise, s’en va tranquillement dîner chez la baronne, avec l’accord de Nucingen son mari.
Delphine va lui installer un appartement rue d’Artois (Laffitte).
Le mari complaisant est parfaitement informé il dira : « Che ne fous ai chamais tidde que visse édiez ritiquile quand vis vis meddiez te fotre mied mennessier de Rastignac ».
La séparation du couple adultère aura lieu de façon convenable dans La Maison Nucingen. Rastignac épousera Augusta, la fille de Delphine dans Le député d’Arcis.

Jules Andrieu :
1820 à Paris-1884 Jersey.
Professeur libre de philosophie ésotérique, de latin de géographie, de littérature, conférencier et philologue… On lui doit des notices pour la grande encyclopédie du XIX° siècle de Pierre Larousse notamment la notice « pédagogie »
Marié père de 4 enfants.
Vote contre le Comité de salut public.
Comme Charles Beslay, il semble qu’Andrieu ait désapprouvé la démolition de la maison Thiers. Une altercation avec Eudes aurait eu lieu à ce sujet.
Condamné par le 5° conseil de guerre par contumace à 10 ans avec dégradation de droits civiques et 100 francs d’amendes.
Réfugié à Londres, il sera nommé par Gambetta vice consul de Jersey après l’amnistie en 1880, juste avant sa mort.

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Paupardin :
Capitaine au 64° bataillon.
Né le 1 août 1829 à Grenoble, il est domicilié 54 boulevard de la Chapelle.
Il avait été condamné en 1855 à 6 jours de prison pour brutalités envers un agent de police (Edmond Bazire, pour avoir crié : Vive la république sur le passage de l’empereur, avait été condamné à 6 mois de prison pour « cris séditieux ».
Arrêté le 25 mai, il sera condamné par le 5° conseil à la déportation simple et privation des droits civiques le 25 octobre. Remise de peine le 15 janvier 1879.

Quelques sources :
Archives de Paris, D2R4, D1P4
Archives nationales : BB24 SHAT série LY
Archives privée, Enrique Pedro Séda,
Archives Préfecture de police série BA
Archives Bertrand Vargas
Articles de journaux d’époque
Articles non publiés :Pierre-Henri Zaidman
Guide des sources du mouvement communaliste (en cours de publication)
Journal officiel de la Commune
Journal officiel à Versailles
Lorédan Larchey, dictionnaire d’argot, Dentu éditeur Paris 1865.



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