George Sand

à la Châtre - Voyages autour de Nohant (5)
Le vendredi 28 mai 2004.

Grâce au bicentenaire, les rues de La Châtre devraient s’orner de plaques indiquant les lieux sandiens disséminés dans la ville. Ils sont nombreux.
Voici un court circuit qui permet d’en voir plusieurs, en mêlant le réel à l’imaginaire.

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L’Hôtel du Berry, 15 rue Nationale.

Tout d’abord, l’Hôtel du Berry qui est en cours de réhabilitation 15 rue Nationale. C’est là que le 16 septembre, Maurice Dupin, le père de la future George Sand, décède après une chute de cheval.

Dans Mauprat, la tour de l’actuel musée George Sand est la prison qui héberge Bernard Mauprat dans l’attente de son procès.

Quelques mètres plus haut, dans la rue des Pavillons dans le prolongement de la rue Saint-Pierre, se trouve la maison des Bourgoing, qui accueillent George Sand en 1836, pendant un épisode de son procès en séparation d’avec son mari Casimir.

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La maison de la rue des Pavillons.

Passer l’été dans une ville, c’est pour moi chose cruelle. Je n’avais pas seulement une pauvre petite branche de verdure à regarder. Rozane Bourgoing m’offrit une chambre chez elle, et il fut convenu que les deux familles se réuniraient tous les soirs.
M. et madame Bourgoing, avec une jeune soeur de Rozane qu’ils traitaient comme leur enfant, et qui était presque aussi belle que Rozane, occupaient une jolie maison avec un jardinet perché en terrasse sur un précipice. C’était l’ancien rempart de la ville, et par là on voyait la campagne, on y était. […] à côté de nous la grande tour carrée de l’ancien château des Lombault dominait le paysage. […] Mes nuits étaient délicieuses. J’avais une grande chambre au rez-de-chaussée, meublée d’un petit lit de fer, d’une chaise et d’une table. Quand les amis étaient partis et les portes fermées, je pouvais, sans troubler le sommeil de personne, me promener dans le jardin escarpé comme une citadelle, travailler une heure, sortir et rentrer, compter les étoiles qui se couchent, saluer le soleil qui se lève, embrasser à la fois un large horizon et une vaste campagne, n’entendre que le chant des oiseaux ou le cri des chouettes, me croire enfin dans la maison déserte de mes rêves. C’est là que je refis la dernière partie de Lélia et que je l’augmentais d’un volume. C’est peut-être l’endroit où je me suis crue, à tort ou à raison, le plus poète.
Histoire de ma vie
, 5e partie, Chap. X.

Continuons de remonter la rue Venôse.
Henri de Latouche (que Sand nomme Delatouche), est né dans la maison qui est aujourd’hui le presbytère de la ville, au coin de la rue Venôse et de la rue de Bellefonds. Latouche embauche Sand au Figaro au début des années 1830. Le Figaro est alors un petit journal d’opposition sans grande diffusion, dont Latouche a pris les commandes après la révolution de 1830.

A l’angle de la rue Venôse et de la rue des Boeufs se trouvait la demeure du docteur Decerfz, médecin et ami de George Sand.

Encore un peu plus haut, place du marché, un immeuble moderne au pied duquel se trouve le fleuriste Denormandie a remplacé la maison qu’habitait Jules Sandeau, l’amant et co-auteur des premiers romans.



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