Une malheureuse nécessité et un hasard bienheureux ont conduit Francis Jammes à finir sa vie à Hasparren. Fin 1919. Le poète a cinquante et un ans et sept enfants. Il a quelques mois devant lui pour remettre les clés de la maison Major à Orthez, qu’il loue depuis 1907 mais que les propriétaires ont mise en vente.
Célèbre et pourtant désargenté, il ne peut s’en porter acquéreur. Lui qui a toujours été locataire, il doit maintenant rechercher à nouveau un toit capable d’abriter neuf personnes… Il va passer d’Orthez à Hasparren, du Béarn au Pays basque cher à Loti. C’est un père bénédictin qui, avec Paul Claudel, a assisté en juillet 1905 à sa conversion, qui lui permet de devenir propriétaire… par héritage !
Il présente en effet la famille Jammes à l’une de ses parentes, veuve et sans descendance : Madame Gille. Après plusieurs rencontres pendant le printemps 1920, Madame Gille décide de faire de Francis Jammes son légataire universel, et l’invite à découvrir Eyhartzea ("du côté du moulin"), sa propriété située à Ayherre, près d’Hasparren, qui se compose d’une vieille métairie et des ruines du château de Belzunce. Le 7 avril 1921, elle meurt accidentellement. En août de la même année, après quelques travaux, les Jammes s’installent à Eyhartzea et le poète devient propriétaire. Il y vit jusqu’à sa mort en 1938. Carrée, un peu austère, faite pour le travail et la méditation à l’ombre de ses hauts murs, la maison donne sur les pentes de l’Ursuya -tout comme, à quelques kilomètres, la villa Arnaga d’Edmond Rostand- et sur des paysages que Jammes parcourt en marchant, en herborisant, en pêchant ou en chassant.
Autres demeures de l’auteur
Sauf pour de brefs séjours à Paris ou à l’étranger, ses cinquante et une premières années n’ont pas mené Francis Jammes bien loin du Béarn :
Il est né dans la maison Cazabat à Tournay-en-Bigorre le 2 décembre 1868.
Ses parents, sa soeur et lui habitent six années à Tournay (à partir de 1871 environ, dans la maison Mailhou).
La famille habite Pau en 1875-1876 : 3 passage Serviez, devenu rue Alexandre Taylor.
Non loin de Pau, à Assat, son oncle maternel qui a fait fortune aux Amériques le berce de ses histoires d’aventurier. C’est dans cette maison que Jammes découvre la poésie.
De 1876 à 1879, un nouveau poste du père de Francis Jammes conduit sa famille à louer la maison Loubet, 41 rue du Palais de Justice à Saint-Palais.
C’est à Bordeaux - où les Jammes résident de 1880 à fin 1888 au 196 cours des Fossés (15 cours Pasteur) - que Francis vit un amour platonique et compose ses premiers poèmes.
Après le décès de son père en décembre 1888, Francis, sa soeur et sa mère se réfugient chez une tante, 52 rue Saint-Pierre à Orthez.
Entre 1889 et 1921, ils louent, toujours à Orthez, trois autres maisons :
la maison Sarrailh (16 rue Saint-Pierre),
la maison Chrestia (située maintenant 7 avenue Francis Jammes), à partir de 1897, et
la maison Major (rue Lapeyrère), à partir du mariage de Jammes fin 1907.
Sa soeur s’est mariée en 1890. L’année suivante, il publie certains poèmes. Ce sont les débuts de sa renommée, encouragés en particulier par André Gide et Alfred Vallette, qui sera son éditeur au Mercure de France (comme il est, entre autres, celui de Georges Duhamel et d’Alfred Jarry).
Le poète est mort le 1er novembre 1938. Son corps repose au cimetière d’Hasparren.
Pour visiter le lieu
Eyhartzea, restaurée, s’est ouverte au public en 1984. Les visites sont possibles du 15 juin au 15 septembre, entre 10h et 12h, et 14h30 et 18h30 (et sur demande le reste de l’année). Tél. : 05 59 29 60 22.
Quelqu’un à contacter ?
L’Association Francis Jammes a son siège Maison Chrestia, 7 avenue Francis Jammes, 64300 Orthez (tél. : 05 59 69 11 24, fax : 05 59 69 08 34). Elle gère un fonds d’archives sur le poète, ouvert aux chercheurs, et peut être contactée par courrier électronique.
À voir aux alentours
Quelques écrivains sont des voisins de Francis Jammes :
Edmond Rostand à Cambo-les-Bains,
Théophile Gautier et Jules Laforgue à Tarbes,
Pierre Loti à Hendaye,
Eugénie et Maurice de Guérin au château du Cayla.
Petite bibliographie
Ecrire où l’on vit. Article de Pierre Lious, dans la revue Vieilles Maisons Françaises n°123.
Les Pyrénées de Francis Jammes. M. Suffran. Éditions Édisud, 1985.
Bulletin semestriel de l’Association Francis Jammes. Rédacteur en chef : Michel Haurie, Maison Chrestia, avenue Francis Jammes, 64300 Orthez (tél. : 05 59 69 11 24).
Les demeures de Francis Jammes. Association Francis Jammes, 1991, 80 pages, 50 :F.
Francis Jammes, poète. Ouvrage collectif sous la direction de Christine Andreucci et Yves-Alain Favre. J. et D. Editions.
Itinéraire Francis Jammes. Dépliant proposé par l’Association Francis Jammes, décrivant les lieux habités ou visités par le poète en Béarn et au Pays basque.
Le tryptique pyrénéen de Francis Jammes. Article et photographies de Raymond Ritter, in Demeures inspirées et sites romanesques, tome III, éditions de l’Illustration.
A voir aussi :
Francis JAMMES à Orthez
je viens de découvrir votre article du 19 août 2003 où vous mentionnez concernant Francis Jammes : à Assat, son oncle maternel qui a fait fortune aux Amériques le berce de ses histoires d’aventurier. C’est dans cette maison que Jammes découvre la poésie.
Mon mari étant natif d’Assat et y habitant moi-même depuis près de 40 ans, m’intéressant à tout ce qui touche la généalogie, les faits historiques, vous serait-il possible de me donner le nom de famille de cet oncle qui est certainement le même que celui de sa mère.
Il me serait agréable d’obtenir une réponse à ma question et vous en remercie par avance. BL
Cher Monsieur,
Voici l’adresse web : http://www.francis-jammes.com/
et voici les autres coordonnées :
Association Francis Jammes 7, Avenue Francis Jammes - F - 64300 ORTHEZ Tél. : (33) (05.59.69.11.24 - Fax. :(33) 05.59.69.08.34 E-mail. : ass.fjammes@wanadoo.fr Président : Michel HAURIE
Nicholas Newman
Chère Madame,
Je viens juste de voir votre demande de 2004. Il me semble qu’il s’agit de Monsieur Ernest Daran, dit "le Mexicain", qui épousa la soeur d’Anna Bellot, la mère de Francis Jammes.
Nicholas Newman