"Bien sûr, c’est Oscar -Dorian Gray- qui m’a amenée là".
Journal, 18 mars 1908.
"Les Français se fichent complètement du bruit qu’ils peuvent faire. Je les déteste à cause de cela."
Journal, 1er février 1920.
"[…] lorsqu’on a réfléchi à fond une histoire, il ne reste plus rien que le labeur."
Journal, 1er janvier 1922.
À Bandol puis à Menton, Katherine Mansfield retrouve sa Nouvelle-Zélande et se met à écrire des nouvelles.
Son Journal, qu’elle tient irrégulièrement de 16 ans à sa mort, est l’histoire trépidante -jusqu’à la fin- d’un long combat contre la mort : la mort de l’enfant qu’elle perd en 1909 et ne pourra jamais avoir à nouveau, celle de son frère en 1915, celle de la Nouvelle-Zélande de ses premières années, celle d’amours déçus, et celle qui, au bout, attend son corps malade.
Katherine est née en 1888 à Wellington, en Nouvelle-Zélande.
Elle vient poursuivre ses études à Londres en 1903, où elle découvre Oscar Wilde et le violoncelle.
En 1908, elle réussit à convaincre ses parents de la laisser retourner définitivement à Londres, après deux tristes années en Nouvelle-Zélande pendant lesquelles elle leur a mené un train d’enfer.
Elle épouse l’année suivante un professeur de chant, qu’elle quitte le lendemain de son mariage.
En 1913, elle séjourne quelques semaines à Paris avec son mari, ami de Francis Carco. Ce dernier lui laisse son appartement du 13 quai aux Fleurs lorsqu’il est mobilisé en 1914. Elle le rejoint début 1915 près du front. Mais la passion qui les lie se tasse, et le printemps la retrouve à Paris.
En octobre 1915, pour fuir la détresse causée par la mort de son frère, elle quitte Londres, fait étape à Cassis (hôtel Firano) et s’installe à l’hôtel Beau Rivage de Bandol (sa chambre est au dernier étage, la seconde à partir de la droite).
En janvier 1916, elle habite la villa Pauline -jusqu’à avril.
Le fruit de ce séjour s’appelle Prélude et marque sa vraie entrée en littérature, où elle deviendra maîtresse de la nouvelle.
"Les thèmes essentiels de Katherine Mansfield datent de l’époque de Bandol : le sentiment du détail […], "la sensation du temps […]", sa fascination de voir s’entrelacer sans cesse les commencements et les fins […]" [1].
Début 1918, atteinte d’une pleurésie, elle est de retour à Bandol pour, espère t-elle, retrouver la santé. Elle trouve une ville transformée et repart en Angleterre, mais est bloquée à Paris par la guerre. Là, sa pleurésie se transforme en tuberculose.
En 1920, l’hôtel de l’Hermitage de Menton l’héberge un temps, puis sa cousine dans sa villa Flora, jusqu’en mai. Après quelques semaines en Angleterre chez son mari, Katherine est de retour en septembre à Menton, dans la villa Isola Bella près de la gare de Menton-Garavan.
Puis c’est en mai 1921 la Suisse, et, en janvier 1923, Avon, près de Fontainebleau, où elle décède très rapidement, le 9 janvier, au prieuré des Basses Loges.
À Paris, Katherine Mansfield a habité 31 rue de Tournon.
Pour visiter le lieu
La villa Isola Bella est maintenant propriété du gouvernement néo-zélandais qui en a fait une résidence d’écrivains.
À voir aux alentours
Présences littéraires aux alentours :
Joseph Conrad à Hyères,
Marcel Pagnol, Isabelle Eberhardt à Marseille,
Stefan Zweig à Marseille et Nice,
Gaston Leroux à Menton et Nice,
Jean Cocteau à Menton,
Gogol à Nice,
Maupassant à Antibes et Cannes,
Nabokov à Cannes,
Mann et Huxley à Sanary,
Wells à Magagnosc,
Alphonse Daudet à Nîmes et Fontvieille,
Mallarmé à Avignon,
Giono à Manosque,
Frédéric Mistral à Maillane,
Vauvenargues à Vauvenargues,
Blaise Cendrars à Aix-en-Provence,
Alexandra David-Neel à Digne,
Paul Valéry à Sète,
Colette à La Treille Muscate (Saint-Tropez),
Prévert, Bernanos à Toulon.
Petite bibliographie
La côte d’Azur des écrivains. Christian Arthaud, Eric L. Paul, Edisud, 1999.
[1] La côte d’Azur des écrivains. Christian Arthaud, Eric L. Paul, Edisud, 1999.