Vialatte ? L’image d’un homme bon, discret, élégant, mystérieux juste ce qu’il faut, un peu trop inquiet mais maniant l’humour en toute circonstance, qui écrit avec un oeil (infirme) et une plume dont il a le secret. Il songe souvent à la mort et a plus que pensé au suicide. Bien. C’est signe de bonne santé.
Alexandre naît en 1901 à Magnac-Laval dans le Limousin. Sa famille vit ensuite à Toulouse jusqu’à 1913.
Après deux années au Puy-en-Velay (où, déjà, ses rédactions font l’admiration de ses professeurs), c’est, en 1915, l’installation des Vialatte à Ambert, au coeur de l’Auvergne, et l’installation d’Alexandre au collège de la ville, où il se lie avec Paul et Henri Pourrat.
L’année suivante se passe en pension à Notre-Dame de Mont-Roland à Dole, la patrie de Marcel Aymé - qu’il revisitera dans d’autres conditions en 1940.
Son rêve, c’est d’être marin. Mais après un an de préparatoire au lycée Sainte-Geneviève de Versailles, un premier accident à l’oeil le conduit à Clermont-Ferrand et vers l’apprentissage de l’allemand.
Il obtient en 1921 un poste de répétiteur à Ambert, et devient collaborateur de quelques journaux.
1922 : il part à Spire travailler à la Revue rhénane. Il vit en Allemagne jusqu’en 1928, collaborant également aux Nouvelles Littéraires, à la NRF, etc.
C’est à Mayence en 1924 qu’il reçoit un exemplaire de La métamorphose.
Grâce à Vialatte et par lui, Kafka est traduit en français et est découvert en France. Vialatte traduira aussi Nietzsche, Thomas Mann et d’autres.
En 1928, il publie son premier roman, Battling le Ténébreux et s’installe à Firminy en Haute Loire, avant de retourner à Clermont-Ferrand après son mariage en 1929 (5 rue Thomas).
1934, c’est Paris, 158 rue Broca - devenue Léon-Maurice-Nordmann - dans le 13e arrondissement.
Vialatte est soldat en 1940. Sa jument lui crève un oeil, ce qui l’empêchera jusqu’à la fin de sa vie de bien saisir le relief des objets mais pas des choses. Plus grave, il est fait prisonnier, puis on l’envoie soigner ses hallucinations à l’hôpital psychiatrique de Saint-Ylie près de Dole.
Une fois sorti, en quarante jours à Saint-Amand-Roche-Savine près d’Ambert, reprenant goût à la vie, il décrit sa guerre dans Le Fidèle Berger, écrit au café-hôtel-restaurant Dubourgnoux.
En 1948, il s’installe à Ambert.
À partir de 1952, il tient la chronique du quotidien La Montagne, jusqu’à sa mort en 1971.
Ces Chroniques de La Montagne, dont l’édition complète vient de sortir des presses, suffit à combler une vie d’écrivain… et de lecteur.
Pour visiter le lieu
Rien à visiter, à notre connaissance, des lieux où Vialatte est passé.
Quelqu’un à contacter ?
L’Association des amis d’Alexandre Vialatte : s/c Monsieur Trollet, 11 rue d’Assas, 75006 Paris (tél : 01 42 22 82 25).
À voir aux alentours
Présences littéraires voisines :
Henri Pourrat à Ambert,
Jules Vallès à Saint-Etienne,
Marcel Jouhandeau à Guéret,
Jules Romains à Saint-Julien-Chapteuil,
Honoré d’Urfé à Saint-Etienne-le-Moulard,
…
Petite bibliographie
Mystère et charme d’Alexandre Vialatte. Cahier des rencontres d’Aubrac n°2, 1997, 142 p., 130 F (7 avenue Victor Hugo, 12000 Rodez).
Alexandre Vialatte ou la complainte d’un enfant frivole. Ferny Besson, Editions Lattes, 1981.
Les Cahiers Alexandre Vialatte sont édités par l’Association des Amis d’Alexandre Vialatte.
Ca n’est pas un hasard si je me suis dirigé vers Alexandre Vialatte. Un ou deux indices m’y ont précipité.
Il y a d’abord eu Pierre Desproges, qui dans son Dictionnaire Superflu déclare à propos de notre écrivain qu’il est l’un des plus doués de sa génération, voire du XXe siècle, enfin passons. Or Desproges et moi avons les mêmes goûts : nous avons une piêtre opinion du groupe Indochine et de Marguerite Duras et une meilleure des vaches neurasthéniques et des oiseaux qui ne savent pas voler. Un premier indice m’indiquait donc que je devais jeter un oeil sur Vialatte.
Puis il y a quelques années, Philippe Meyer a fait la lecture sur l’antenne de France Inter de chroniques de Vialatte. Impossible de se décrocher du poste avant la fin de la chronique.
J’ai donc fini par me procurer un de ses recueils de chroniques puis un autre. Jusqu’à ce que je tombe sur ces phrases :
"Les paroles sont la lie ou la rosée des songes, la trace, le dépôt de l’essentiel. Et l’essentiel reste ineffable, pareil aux contours d’une vapeur."
ce que j’appelle une grande claque.
Alexandre Vialatte est cité dans le très intéressant documentaire ;"espèces d’espèces" qu’on retrouve en vidéo dans my space ;ce qui m’a donné envie d’aller à sa rencontre ici…
Pas déçue non plus par la citation "les paroles…une vapeur",je vais encore investiguer ailleurs,vers lui, d’autant plus que je suis aussi en grande partie auvergnate.
Une erreur de détail ;Firminy est la banlieue de Saint-Etienne,dans la Loire.
Devant la petite gare d’Ambert, désormais désaffectée sinon pour des excursions touristiques ferroviaires en saison, il y a un buste de Vialatte, en plomb doré je crois (le doré a tendance à s’écailler), dû à son ami Philippe Kaeppelin (qui a aussi réalisé l’autel de l’église d’Ambert). Le buste est placé de façon à ce qu’il soit presque aux pieds du visiteur. C’est avec beaucoup d’émotion que je me suis trouvé, il y a quelques semaines, face à ce buste, si humble, lors d’un passage en Auvergne. Les bouquins de Vialatte ont toujours été et sont toujours pour moi un véritable enchantement. Il suffit d’en lire trois lignes et on est dans un autre monde. Tout récemment, je viens de reprendre à la bibliothèque les "Bananes de Koenigsberg", qui certes est assez atypique dans l’oeuvre de Vialatte (son expérience de l’Allemagne dans les années 1924, puis avant guerre, puis lors des procès de 1945). Mieux vaut commencer par ses autres chroniques, ou par ses magnifiques romans.
Hasard, j’ai aussi habité rue de la Glacière, à Paris, tout près du domicile parisien de Vialatte. N’affirme-t-il pas à plusieurs reprises (je cite de mémoire) que l’homme est un animal à chapeau mou qui attend l’autobus 27 au coin de la rue de la Glacière ? On ne saurait mieux dire.
Lisez, lisez Vialatte, et le relisez, vous ne serez jamais déçus.
Je suis arrivé à Vialatte par le hasard d’un recueil des "chroniques" chez un bouquiniste. Jamais harmonie ne fut plus parfaite entre le fond de la réflexion sur la condition humaine, l’humour subtil qui filtre en permanence, et la forme de la langue française maniée à la perfection. Une révélation pour l’auvergnat inconscient de ce trésor que j’étais.
Lisez lisez vialatte, c’est beau, c’est profond, c’est grand…
tout est parti d’une petite phrase : "notre cerveau creux se fait renseigner par un oeil vide" Alexandre Vialatte dans la préface du mim catalogue du programme du festival de Chaumont de 1998 ; voulant savoir d’ou sortait cette phrase dont on ne disait rien dans les notes (quel ouvrage, quel année, quel auteur ??? rien) j’ai donc tapé VIALATTE goo………et voilà, mais je ne sais toujours pas le contexte de cette phrase qui me plait beaucoup, c’est la phrase qui devrait servir de maxime garde-fou à tout ceux qui pratique le graphisme.
ce qui est amusant c’est qu’Alexandre Vialatte est né à Magnac Laval, pas très loin de La souterraine, lieu ou je travaille, jusqu’à oujourd’hui je ne le savais pas.
Bonjour
Sur le site www/bibiexpo.com vous en saurez plus sur ce que nous faisons autour de l’œuvre de Vialatte… même du théâtre chez l’habitant..
Si vous êtes intéressé, contactez-nous
Cordialement
Denis Wetterwald
il semblerait que l’on rencontre souvent Vialatte par hasard, presque au détour d’une rue … et que cette rencontre marque ses lecteurs. son travail sur la langue et l’imaginaire qui se fondent dans un humour subtil ne peut que charmer et exiter les neurones !
alors je ne peux qu’être entièrement d’accord avec vous !
A nous de le faire connaitre et reconnaitre !
Moi, j’ai rencontré VIALATTE, au travers des récits de Jean ANGLADE, autre auteur auvergnat.
J’habite Istres (13) mais mes origines sont auvergnates, ma famille maternelle est de ST MARTIN DES OLMES (j’y étais baptisée) et paternelle d’Aulnat.
Ma fille travaille a AULNAt.
Pour en revenisr à VIALATTE, c’est un écorché vif qui a une vue trés juste (malgré ses déficiences des yeux) sur le monde et l’être humain.
On ne se lasse jamais de lire et relire son oeuvre comme celle de Pourrat, Anglade. Je lis le maximum de bouquin qui se consacre à l’auvergne des années 50, mon auvergne à moi. Avec son monde rural souvent démuni financièrement mais comment riche en solidarité, travailleur, respectant son prochain et surtout une bonne leçon d’humilité. Ou sont les valeurs d’antan ?
A bientôt…
Monique 5istres)
je ne connais pas l’euvre d’alexandre vialatte j’ai peut etre tort
mais je me trouve concerne par ce nom ma mere etait une demoiselle vialatte ne a ambert j’aimerais savoir si il peuty avoir une parenté
amicalement michelle