Du 26 septembre 2012 au 14 janvier 2013 se tient une très belle exposition au Grand-Palais à Paris, intitulée "Bohèmes". Le pluriel souligne la diversité des « bohèmes » présentées, depuis les bohémiens-voyageurs qui séduisent artistes et écrivains au XIXe siècle jusqu’aux populations tsiganes décimées par le régime nazi [1], en passant par les peintres, musiciens et auteurs qui, à l’époque de Balzac, Murger ou Rimbaud, se sont faits "bohèmes" par choix ou ont vécu une vie aussi pauvre et parfois misérable que leur ambition et leurs rêves étaient grands. Même de ces dernières bohèmes, il y eut plusieurs variantes, entre la riche et romantique bohème de l’impasse du Doyenné autour de Nerval, Rogier et Houssaye vers 1835, et celle, beaucoup plus difficile à vivre, de Rimbaud et de ses acolytes.
Pour aborder ces différents aspects, l’exposition se décompose en deux parties : au rez-de-chaussée « la longue route des bohémiens » et, au premier étage, « le mythe de la bohème ». Au total, environ 200 oeuvres, essentiellement peintes.
L’exposition est accompagnée par un magnifique catalogue qui compte 392 pages et 350 illustrations, pour un prix de 45€, et par un album de 48 pages et 40 Illustrations, au prix de 9€.
Du 26 septembre 2012 au 14 janvier 2013, tous les jours sauf le mardi de 10h à 20h (nocturne le mercredi jusqu\’à 22h).
Fermeture le 25 décembre
Fermeture exceptionnelle à 18 h les 24 et 31 décembre
Plein tarif : 12 euros
Tarif réduit : 8 euros
(13-25 ans, demandeur d’emploi, famille nombreuse)
Gratuit pour les moins de 13 ans, bénéficiaires du RSA ou du minimum vieillesse.
[1] L’exposition s’arrête malheureusement à l’année 1937, celle de l’exposition de « l’art dégénéré » à Munich. Sylvain Amic, commissaire de l’exposition, explique qu’on ne peut continuer après cette date "avec les mêmes stéréotypes, comme si de rien n’était". Il nous semble au contraire qu’il aurait été cohérent - mais peut-être moins commercial - d’aborder les stigmatisations dont sont encore aujourd’hui victimes les familles Roms et les familles du voyage (deux populations très différentes mais que l’exposition assimile le plus souvent l’une à l’autre) et de proposer au visiteur d’autres regards sur ces deux populations : d’autres regards qui aident à déconstruire stéréotypes et préjugés, pas seulement d’autres regards esthétisants.