Romain ROLLAND

Paris, Villeneuve, Vézelay
Le jeudi 28 août 2003.

La maison de Romain Rolland à Vézelay, côté rue.

"On n'est pas sur terre pour penser bassement à son bien-être, et travailler sans risque à amasser de gros sous."

"[C'était] une vie solitaire et gênée, sans amis et sans joie autre que celle que je me créais, chargée de besognes accablantes : professorat, articles, travaux d'histoire.
Je n'arrivais à arracher aux tâches qui achètent le pain qu'une heure par jour pour Christophe, et souvent moins.
Mais aucun jour ne passa, en ces dix années, sans sa présence."
Romain Rolland. Introduction à Jean-Christophe.

Un désintéressé comme lui, les éditeurs n’en retrouveront pas de sitôt. Tout juste s’il ne refusait pas ses droits d’auteur…
- Romain naît en 1866 dans ce qui est maintenant la rue Romain Rolland à Clamecy dans l’Yonne (rue décrite dans Antoinette - mais la maison natale a été réaménagée depuis, à côté de l’hôtel de Bellegarde). Sa mère est amoureuse de la musique, et portera toujours le deuil de sa fille de trois ans.
- En 1880, pour permettre à Romain de faire de bonnes études, M. Rolland renonce à la sienne (d’étude) à Clamecy - les Rolland sont notaires de père en fils depuis cinq générations - et trouve un poste de subordonné au Crédit Foncier à Paris. La famille s’installe 16 rue de Tournon, puis au 5ème du 31 rue Monge.
- En 1885, les voilà 13 rue Michelet. Un an plus tard, Romain intègre l’Ecole Normale Supérieure. Il dévore Dostoïevski et Tolstoï, à qui il écrit… et qui lui répond !
- 1889, 90 et 91 sont deux années à Rome. Rolland loge au Palais Farnèse, au second étage, au-dessus de l’ambassade.
- De retour à Paris, il vit entre 1893 et 1901 76 rue Notre-Dame des Champs, au 3e étage. Sa pièce Les Loups, inspirée par l’affaire Dreyfus et soutenue par Péguy, lui apporte quelque renommée en 1898.
- En 1901, après son divorce, il occupe au dernier étage du 162 boulevard du Montparnasse un minuscule trois pièces. Il enseigne l’histoire de l’art et l’histoire de la musique (jusqu’à sa démission de l’université en 1912).
Entre le 7 juillet 1903 et le 2 juin 1912, après une maturation d’une dizaine d’années, il rédige Jean-Christophe, belle fresque musicale, européenne et pacifiste qui paraît dans les Cahiers de la Quinzaine de Péguy entre février 1904 et octobre 1912 et est ensuite éditée en librairie en dix volumes (et qui se lit encore avec passion aujourd’hui, allez-y, vous verrez !).
- Il loue à partir de 1914 un appartement au 5ème étage du 3 rue Boissonnade et y reçoit Duhamel, Schweitzer, Tagore.
Le prix Nobel de littérature récompense son oeuvre en 1916.
En 1920, il lance avec Duhamel et Barbusse l’appel au premier congrès de l’Internationale intellectuelle.
- En 1922, il s’installe à la villa Olga à Villeneuve, à côté du parc de l’hôtel Byron donnant sur le Léman -ce même hôtel où, l’été 1883, Victor Hugo est venu séjourner et a été aperçu par un jeune Romain qui a dévoré ses oeuvres les semaines suivantes.
- Rolland fuit la Suisse, gagnée par l’hitlérisme, pour emménager à Vézelay en 1938.
- Il est également locataire, jusqu’à sa mort en 1944, d’un entresol au 89 boulevard du Montparnasse à Paris.

Pour visiter le lieu
Aucun lieu où a vécu Romain Rolland n’est actuellement ouvert à la visite.
Correctif 2005 : voir le message ci-dessous, et notre article Romain ROLLAND.

Quelques voisins écrivains :
- Colette à Saint-Sauveur-en-Puisaye,
- Mallarmé à Sens,
- Rétif de la Bretonne à Sacy,
- Jules Roy à Vézelay,
- Lamartine à Mâcon et Milly, Montceau et Saint-Point,
- Bussy-Rabutin à Bussy,
- Buffon à Montbard,
- Jules Renard à Chitry-les-Mines.

Petite bibliographie
Demeures du temps retrouvé. Albert Fournier, Les Éditeurs français réunis, 1971.



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