Louis NUCÉRA dans les Alpes du sud

Louis Nucéra, écrivain, ami de Brassens, amoureux du vélo et des chats.
Le lundi 12 décembre 2011.

Louis Nucéra, surtout connu pour avoir écrit Le Chemin de la lanterne qui lui valut le prix Interallié en 1981, a également écrit des livres sur ses deux grandes passions qui furent les chats et le cyclisme, ainsi qu’un livre de souvenirs sur la grande amitié qui le liait à Georges Brassens.
Louis Nucéra, niçois de naissance et amoureux de sa ville, y a très tôt exercé divers métiers avant de devenir journaliste et ’d’émigrer’ à Paris en 1964 pour travailler comme directeur littéraire aux éditions Lattès. Ecrivain confirmé et couronné par l’Académie française, il a également été auteur de films télé.

C’est à son grand-père que Louis Nucéra doit cette passion du vélo qui ne le quittera jamais plus, « je suis venu au monde à l’ombre d’une bicyclette suspendue entre ciel et terre" écrit-il dans son autobiographie. Ce niçois aime par-dessus tout parcourir les roues pentues de l’arrière-pays et un jour de 1985, décide de refaire l’étape du tour de France Cannes-Briançon. Rude étape de montagne que sa femme suit… au volant de leur voiture.

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Nucéra en 1973

Il prend la route jadis empruntée par Napoléon 1er lors de son retour triomphal de l’île d’Elbe. Il se sent bien et grimpe avec facilité malgré une chaussée rendue glissante par la pluie nocturne. « Le col de Valferrière me semble aisé à grimper ; j’ai la précaution de le franchir lentement comme marchent les montagnards qui savent doser leurs efforts. » De Castellane au col d’Allos il pédale ‘facile’, notant « est-ce un leurre ? Je progresse assez bien dans le village, le plus souvent assis sur la selle. » Mais après La Foux, l’orage éclate, « des cieux, de la roche, sur le bitume, l’eau tombe drue et dévale. La montagne gronde. Elle fait aussi peur que la mer par mauvais temps. » Il est tout heureux d’arriver sans encombre à Barcelonnette où avec sa femme Suzanne, ils font halte le lendemain.

Le jour suivant, il repart sous un ciel bleu net limpide « grimper Pra-Loup et La Cayolle jusqu’aux gorges de Paluel puis du Bachelard. » Il est aux anges et note, radieux : « La roue est large, la visibilité et le revêtement parfaits. Dans la descente de Pra-Loup, je m’en donne à cœur joie. » Le lendemain, « le col de Vars est tout sourire », c’est la fête à Guillestre et il gagne ensuite Briançon par les gorges du Guil. Á peine arrivé écrit-il, « je m’empresse d’aller rouler à Névache dont le vieux nom d’Annavasca atteste l’antériorité de la présence des Ligures sur celle des Gaulois en cette vallée. » Á l’issue de ses pérégrinations cyclistes, il note dans son autobiographie : « Nous sommes… un peu tristes que le beau rêve prenne fin. Peut-être les rejets sont-ils une composante du bonheur ? »

Lui qui mourra renversé par un chauffard lors d’un de ses périples à vélo, écrivait déjà dans Mes rayons de soleil : « Une voiture m’avait frôlé. J’avais zigzagué et roulé sur l’herbe avant de retrouver l’équilibre. Comment ne suis-je pas tombé ? Certains jours, ces agressions dues à la sottise, à la méchanceté ou à l’inconscience sont courantes. Un véhicule chasse l’autre, comme on le dit d’un clou. Il est possible qu’un cycliste mette sa vie en jeu dès qu’il s’engage sur une route. »

Bibliographie sélective :
- Mes rayons de soleil, éditions Grasset, 1987
- L’obstiné, 1970, préface de Joseph Kessel
- Les chats « Il n’y a pas de quoi fouetter un homme », 1973, Entre chien et chat, 1983, Les Chats de Paris avec Joseph Delteil et Sa majesté le chat, 2001
- Parc national du Mercantour. Montagnes du soleil , avec Christine Michiels et Bertrand Bodin, 1998 et Le goût de Nice, avec Jacques Barozzi, 2008
- Le Chemin de la lanterne, éditions Grasset, mai 1981, prix Interallié

Autres fiches à consulter sur ce site :

 - Albert Camus à Briançon ( à paraître) - Albert CAMUS en Bretagne  - Bernard CLAVEL à Courmangoux dans le Revermont 



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