Le Procope 13 rue de l’ancienne Comédie

Un précurseur Francesco Procopio "dui Cotelli"
Le dimanche 11 septembre 2005.

C’est l’archange Gabriel qui a inventé le café ! En effet, Mahomet le prophète étant plongé dans une profonde létargie, sa maladie paraissant incurable, l’archange lui apporta un breuvage mystérieux. Son action fulgurante lui permit de triompher de quarante guerriers féroces et de contenter quarante femmes amoureuses sans perdre sa vigueur (conte persan).


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Café « Le Procope », 13 rue de l’Ancienne Comédie.

Si l’on excepte le cabaret à l’enseigne de « La Pomme de Pin » fréquenté par Villon puis par François Rabelais, « La Croix de feu » et « Le Mouton Blanc » rue Saint Denis où l’on pouvait y croiser La Fontaine, Boileau et Molière, notre établissement, est le plus ancien « café littéraire » de la capitale.

Depuis plus de 3 siècles, cet endroit ouvert en 1686 a vu défiler le tout-Paris littéraire artistique et scientifique.
Voltaire, qui y a encore son bureau, Rousseau, Diderot, les encyclopédistes puis les révolutionnaires, Marat, Danton, Robespierre, partagèrent leur table avec des artistes de la Comédie française.
Benjamin Franklin de passage à Paris y rédigea des articles de la Constitution américaine.

La rebelle Flora Tristan habitait juste en face, et n’hésitait pas à relancer Buloz et Sainte-Beuve à qui elle proposait des articles. Jules Janin qui la trouvait étrange et fort jolie l’avait surnommé « La Fille des Rayons et des Ombres ».

Le nombre incalculable de « dîners » organisés là ne se compte pas, une photographie de Verlaine, solitaire attablé devant un verre d’absinthe, rappelle le passage du poète de « La Bonne Chanson ».

La tradition du Procope persiste, et n’hésite pas à accueillir les réunions de sociétés savantes et littéraires dans ses pittoresques salons.


C’est un Palermois, Francesco Procopio, qui, arrivé un beau jour à Paris, se fit marchand ambulant pour le compte d’un nommé Pascal ! Après avoir accumulé un petit pécule, il achète le bail d’un établissement de bain (de mauvaise réputation) tombé en faillite, « Le Saint Suaire de Turin ».
Ce distilateur-limonadier, liquoriste épicier marchand de couleurs, s’était mis en tête de servir le meilleur café de Paris. La chance lui sourit car les comédiens du « Français », chassés de la salle du Jeu de Paume, sont venus s’installer rue des Fossés Saint Germains à deux pas, ce qui permit au « Procope » de recevoir les comédiens le jour de la première de Phèdre et du Médecin malgré lui.
Rousseau après sa représentation du Devin du village se fit conduire en chaise de poste pour fêter l’évènement, qui attira tant de monde que le lieutenant de police du quartier dû faire poster une sentinelle pour assurer la sécurité !

A suivre…

A lire aussi (surtout) :
Gérard-Georges Lemaire : Les Cafés Littéraires Paris Henri Verrier sd.
Marie-Pierre Laisné : A l’enseigne de La Pomme de pin, Paris 2004,
Géraldine Baron : La Fille des Rayons et des Ombres, à paraître.

Bernard Vassor.



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