Par Bernard Vassor
Boileau, Molière, Lafontaine, Racine et Chapelle [1], aimaient s’attabler au Mouton-Blanc [2]. Pendant la durée de ces réunions, cette académie composait le verre à la main des oeuvres qui connurent plus tard un grand succès.
Chapelle fournissait à Racine quelques traits, et plusieurs pièces se firent collectivement dans ces réunions de cabarets. Trois fois par semaine, c’était la rue du-Vieux-Colombier qui accueillait les réunions bruyantes de ce cénacle.
Tout le monde a lu l’histoire du fameux souper d’Auteuil, dont le satirique fut un des héros avec Chapelle, Jonzac, Nantouillet et Lully, cet italien sensuel et gourmand, héros de cabaret et bouffon de société, ordinaire compagnon d’orgie du chevalier de Lorraine. Cette anecdote est une nouvelle preuve que ces messieurs ne dédaignaient pas toujours de tenir tête à table au « bon ivrogne du Marais. » [3].
C’était parfois à la Croix-de-fer [4] la taverne qui était à deux pas du Mouton-Blanc, que les sociétaires continuaient leurs franches agappes.
La brouille qui survint entre Racine et Molière mit fin aux réunions du Mouton-Blanc,
La société se transporta à La-Croix-de-Lorraine où fut écrit « Les Plaideurs » . La dissolution de la société eut lieu vers 1665.
[1] (Claude-Emmanuel Lhuillier, dit) né à la Chapelle Saint-Denis près de Paris en 1626, mort à Paris en 1686. Fils naturel de François Lhuillier, qui l’a légitimé plus tard, mais qui garda le nom du lieu où il était né. Intimement lié aux plus illustre écrivains du siècle de Louis XIV. La seule œuvre qu’il a publié : Le Voyage de Chapelle et Bachaumont, 1856.
[2] Consistant à l’époque en une boutique, 3 corps de logis, 2 petites cours, 2 puits.
[3] Fournel : la littérature au XVII° siècle.
[4] Au numéro 86 adresse ancienne, aujourd’hui à l’angle de la rue des Lombards et de la rue Saint Denis.
Étonnant ! De nombreux ouvrages donnent l’auberge du "Mouton Blanc" 40 rue d’Auteuil, dans le 16ème arrondissement, s’appuyant sur les séjours de Boileau et de La Fontaine dans ce quartier qui était alors un village. Quel rapport avec celui que vous citez ici dont je ne connaissais pas l’existence ? Cela m’intéresserait beaucoup d’avoir vos références.
Merci d’avance.
Bonjour, comme indiqué dans les sources de l’article :
Victor Fournel la littérature indépendante et les écrivains oubliés. Librairie académique Didier et Cie Paris 1862
page 151 :Le Mouton-Blanc place du cimetière saint-Jean ; la Croix-de-Lorraine sise au même endroit(….)
Guillaume Colletet a chanté en un joyeux festin festin fait à la Croix-de-Fer, modeste cabaret de la rue Saint-Denis. mêmes réfrences que le suivant, page 244
—4072 on retrouve Baudry propriétaire en 1683
Terrier de la Censive de l’Archevêché de Paris 1772 Tome second deuxième partie, Publié par Jean de la Monneraye. : page 243 : 79 rue Saint-Denis 4065---Maison où pend pour enseigne le Mouton-Blanc consistant en (voire l’article) [en marge] N°194 relatif au n° 880. Déclaration 3 juin 1690 Baudry n° 141 (Arch.nat S*1300 p52)
page 161 : je me suis contenté de choisir les enseignes devenues en quelque sorte historiques et les établissement hantés surtout par des gens de lettres. Il en reste bien d’autres, inutiles à nommer. Je ne veux point m’occuper davantage de ceux qu’on rencontrait dans les environs de Paris, à Sceaux, à Vincennes, à Charonne, à Bagnolet, à Meudon, à Passy, etc…(..)avaient pourtant une telle vogue parmi les écrivains que je ne puis me dispenser de leur accorder une mention honorable (…)
Il me semble pour avoir fait des recherches aux archives de Paris il y a quelques années, que le restaurant de la rue d’Auteuil qui porte ce nom date du début du vingtième siècle (sans garantie) Si vous avez d’autres informations, je serai heureux de les connaître.
Bien cordialement.
SUITE
Le site du restaurant donne les informations suivantes :
Bâti au siècle dernier……….
http://www.mouton-blanc.com/
Merci beaucoup pour votre réponse, pouvez-vous me tenir au courant de vos recherches. Etes- vous parent de Philippe Boisseau l’auteur d’ouvrages de pédagogie enfantine ?
Bien cordialement