À côté des ateliers de Masson et Miro - installés au 45 de la rue depuis 1922 - le Bal Nègre accueille leurs amis surréalistes dans les années vingt. Un article dans une revue fait rapidement la publicité du lieu où aiment se retrouver les couples antillais du quartier. Cocteau et sa bande, avides d’exotisme, en font aussi un de leurs repaires, de même que Fitzgerald et Miller.
Tout cela fait un peu fuir les Antillais.
Le dimanche soir, on délaissait les amères élégances du scepticisme, on s’exaltait sur la splendide animalité des Noirs de la rue Blomet. […] À cette époque [fin des années trente], très peu de Blanches se mêlaient à la foule noire ; moins encore se risquaient sur la piste : face aux souples Africains, aux Antillais frémissants, leur raideur était affligeante ; si elles tentaient de s’en départir, elles se mettaient à ressembler à des hystériques en transe. […] le bruit, la fumée, les vapeurs de l’alcool, les rythmes violents de l’orchestre m’engourdissaient ; à travers cette brume je voyais passer de beaux visages heureux.
La Force de l’âge. Simone de Beauvoir.
Bonjour, Je viens de lire votre commentaire sur la vie au bal nègre, est-il possible que nous échangions ensemble. Mon père a joué dans ce lieu dans les années 1950, cela me ferait plaisir de découvrir avec vous cette époque. Je suis d’origne antiilaise comme vous, mes enfants aimeraient connaître la vie de leur grand-père et arrière grand-père dans ce contexte. Mon père est décédé en avril 2011, une étape importante sans doute pour faire notre deuil. Merci beaucouup de me répondre, nous vous serions très reconnaissants.
Bien cordialement
la pitchounette