La maison Guerbois

Le cabaret des gens d’esprit au XVII°
Le vendredi 9 décembre 2005.
Est-il un financier, noble depuis un mois,
Qui n’ait son dîner sûr chez madame Guerbois ?

La « Maison Guerbois », rue Saint Roch près l’hôtel de La Faye (de Soubise).

Par Bernard Vassor

La rue Saint-Roch a été percée à la fin du XV° siècle. Elle portait alors le nom de Michel Regnaut, puis ruelle Gaillon, en raison de l’hôtel Gaillon avant la construction de l’église Saint-Roch qui l’a remplacé. Non loin était la communauté des sœurs de Sainte-Anne, établissement religieux fondé en 1686 par le grand-audiencier de France, Frémont.

La maison Guerbois fut un endroit à la mode, où il était de bon ton de se montrer en compagnie des « gens de lettres ou de finances », en compagnie de marquis et de duchesses. Le poète Boursaut (1638-1701) nous donne une idée des « partie d’amour » qui se liaient dans la demeure de madame Guerbois.

Dancourt (1661-1721) acteur, auteur dramatique est encore plus clair :
Vous qui faites tous vos plaisirs
De régner dans le cœur des belles,
Il faut pour vous faire aimer d’elles,
Autres choses que des soupirs.

La renommée de sa cuisine faisait concurrence aux plus illustres tables.

Pendant un carnaval, chez le marquis de Lyonne, réputé meilleure cuisine de Paris, le cuisinier ayant manqué son repas, « si bien qu’il eut mérité de se pendre », Un humoriste anonyme a laissé ces vers :
Le mardi gras fut aux abois,
Quand au dîner d’un grand satrape,
A quatre pas de la Guerbois
Il vit renouveler la trappe.

Il est plaisant de penser que cette "madame Guerbois" fut l’aïeule de l’autre "grand" Guerbois des Batignolles.



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