Né en 1891, l’enfant de Brooklyn dont le père est tailleur fait tous les métiers et découvre en 1913, à l’occasion d’une rencontre avec l’anarchiste Emma Goldman, que la vraie vie est ailleurs… et que ses parents sont idiots.
L’Europe devient pour lui synonyme de liberté de pensée, morale et politique. Avec sa femme June, Miller débarque une première fois à Paris en 1928. Quatre ans auparavant, il a épousé June et décidé de n’être qu’écrivain.
Ils logent d’abord à l’hôtel de Paris, 24 rue Bonaparte, pendant environ un mois, puis entreprennent un périple de six mois en Europe.
Ils reviennent ensuite à Paris, où ils séjournent en particulier à l’hôtel des Ecoles, avant de… parcourir la France à vélo. En janvier 1929, ils regagnent New-York. Le 4 mars 1930, poussé dehors par June, il débarque à Paris pour de bon, seul et, comme depuis longtemps, sans le sou. Il choisit Paris pour devenir un vrai écrivain. Il ne vient pas chercher les éditeurs, mais l’inspiration, les rencontres et la vie dont Rimbaud a parlé (Miller traduira plus tard en anglais Une saison en enfer).
L’hôtel Saint-Germain-des-prés, 36 rue Bonaparte, l’accueille, puis un hôtel rue du Maine, l’hôtel Central, la rue, les amis… Le Dôme, la Coupole, le Wepler place Clichy et d’autres cafés le voient habiter en terrasse, où il écrit pendant des heures (parvenant à vivoter de ses articles), ou rencontre les prostituées et observe les passants. Il ne fréquente ni la librairie Shakespeare and Co ni Adrienne Monnier rue de l’Odéon. Miller, autodidacte de l’écriture, veut écrire ce qui n’est pas dans les livres. En 1931, il fait la connaissance d’Anaïs Nin à Louveciennes. Son ami Michael Fraenkel l’héberge Villa Seurat, près de Montparnasse. Miller écrit beaucoup, entre dix et quinze pages chaque jour. Il a commencé Tropique du Cancer. Il se promène beaucoup aussi, et perfectionne son français pour lire Breton, Giono, Céline et Cendrars, qu’il rencontrera en 1934 après la publication du Tropique (Cendrars est le premier à saluer publiquement sa sortie). Pendant l’hiver 1932-1933, il est répétiteur au lycée Carnot de Dijon, mais rejoint vite Paris, et retourne s’installer au 4 avenue Anatole France à Clichy (c’est son adresse entre mars 1932 et l’automne 1934, qu’il partage avec son ami Alfred Perles, écrivain viennois). Là, il achève le Tropique et commence Printemps noir et La sagesse du coeur.
En 1934, il emménage à nouveau Villa Seurat, à l’étage supérieur à celui de Fraenkel, au n°18. c’est son adresse jusqu’en 1939. Il y accueille Laurence Durrell et sa femme Nancy en septembre 1937. La guerre le pousse à rejoindre les Etats-Unis en 1939. Il revient à Paris le 31 décembre 1952 avec Eve, sa nouvelle femme.
Autres demeures de l’auteur
Grand connaisseur des régions de France, Henry Miller séjourne aussi :
à la Tuilerie de Massane chez Joseph Delteil, en 1959,
puis chez Laurence Durrell à Sommières. Il retrouvera en octobre 1967 les Delteil et les Durrell.
Il erre à travers l’Europe en 1961 : en avril à Montpellier, la ville de Nostradamus qu’il admire et dont il partage les sombres prédictions.
à Paris à l’automne 1967 pour un nouveau voyage de noces.
Miller décède le 7 juin 1980. Ses cendres ont été dispersées à Big Sur, en Californie, où il vécut plusieurs années.
Pour visiter le lieu
Aucune des adresses de Miller n’est ouverte au public, sauf… les chambres d’hôtel qu’il a habitées.
À voir aux alentours
Le Montparnasse d’Henry Miller est le quartier de tous les hôtes des cafés de la place : le Dôme, le Select, la Coupole,…
Il est également le quartier de Rimbaud, Hugo, Sainte-Beuve, Alain-Fournier, Bernanos, Hemingway, Pound, Sartre, Aragon et Elsa, Prévert, Gertrude Stein, Rilke, Maïakovski (un peu plus au sud, Kessel habita boulevard Brune) et est proche du Saint-Germain-des-Prés de Marguerite Duras, Sartre (encore), Cendrars, Hemingway, Verlaine, Rimbaud, Pascal, Auguste Comte, Apollinaire,…
Petite bibliographie
Henry Miller. Qui suis-je ? Frédéric-Jacques Temple. Editions La Manufacture.
Henry Miller in Villa Seurat. Alfred Perlès, Life and letters today, 1944.
Paris des écrivains. Sous la direction de Laure Murat. Editions du Chêne.