Il naît en 1851 à Pourrières, près d’Aix-en-Provence. Après le petit séminaire d’Aix (il envisage un moment d’être prêtre) et une année d’enseignement au lycée de Marseille en 1871-1872, Germain arrive à Paris à l’automne 1872.
Il publie son premier poème, Sonnet d’été, le 30 novembre suivant dans la revue d’Émile Blémont, La Renaissance artistique et littéraire. Germain fait rapidement connaissance avec Jean Richepin et ses « Vivants » (Ponchon, Bouchor, Carjat, Valade…), qui se réunissent au café Tabourey, à l’angle de la rue de vaugirard et de la rue Rotrou.
Il fréquente aussi les zutistes, et découvre dans l’album zutique les poèmes laissés par Rimbaud et Verlaine, qui ont quitté la capitale depuis juillet 1872.
Nouveau rencontre Rimbaud en 1873 et part avec lui à Londres en mars 1874. Après avoir voyagé en Belgique et en Hollande, il se réinstalle à Londres afin de se perfectionner en anglais. Il y fait la connaissance de Verlaine en mai 1875. Ce dernier lui a adressé quelques semaines plus tôt, afin qu’il soit publié, le manuscrit des Illuminations que Rimbaud lui avait remis à Stuttgart (Verlaine ne s’établira à nouveau en France qu’en 1882).
On voit souvent Germain chez Nina de Callias, 82 rue des Moines, à la fin des années 1870.
Employé entre 1878 et 1883 au ministère de l’Instruction publique, il collabore au Gaulois et au Figaro et compose pendant cette période des poèmes d’inspiration religieuse, qu’il tente sans succès de faire éditer par Palmé. Il obtient le certificat d’aptitude à l’enseignement du dessin et devient professeur de dessin à Bourgoin, à Remiremont, puis au lycée Janson de Sailly à partir de 1888. C’est là que, le 14 mai 1891, il y est frappé en plein cours d’une crise de folie mystique qui le conduit à un internement de plusieurs mois à Bicêtre. Libéré, il reprend des voyages, gagnant sa vie en réalisant des portraits et pratiquant la mendicité. Lorsqu’il n’est pas clochard à Paris, il est pèlerin quelque part sur une route d’Europe. Ses vers sont souvent remplis d’allégresse. Ils seront surtout publiés après sa mort, en particulier grâce aux surréalistes.
Il revient vivre à Pourrières en 1911 et y décède en 1920.
Voici quelques-unes de ses adresses connues : 16 rue de Vaugirard vers 1872 ; 11 rue Auber en 1875 ; 233 rue Saint-Jacques en 1876 ; 24 rue Bonaparte en 1878 ; 34 rue des Boulangers en 1878 (où il demeure apparemment avec Jean Richepin ; cité Malherbes en 1879 ; 49 rue Pigalle en mars 1879 ; place Saint-Sulpice en 1881 ; 238 (ou 328) rue Saint-Jacques en 1881 (sans doute avec Ernest Delahaye) ; 80 boulevard Saint-Germain en 1882 ; 19 boulevard Rochechouart en 1883 ; 135 boulevard Montparnasse en 1885 ; 6 rue de l’Arrivée en 1886 ; 130 ter boulevard de Clichy en 1889 ; 104 rue d’Amsterdam en 1890 ; 19 rue Nicole en 1891 ; 7 rue Durantin en 1891 (et/ou en 1879) ; 45 rue Mouffetard en 1903 ; 5 rue de Varenne en 1904 ; rue des Saints Pères ; 3 rue de Chomel ; 66 rue de Grenelle en 1907.
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Merci à Jean-Philippe de Wind pour les adresses de Germain Nouveau ;-)
Superbe article pour une personnalité trop méconnue. Catule mendès en a tracé un portrait féroce dans un roman à clés indispensable pour connaître le climat de l’époque et le salon de Nina deCallias.
Germain Nouveau y est assassiné sous le nom d’Evariste Myriem. Michaël Pakenham a recueilli les lettres de Germain Nouveau à Verlaine, dans son édition de la "Correspondance générale" Paul Verlaine Fayard 2005 où vous trouverez des dessins de Germain Nouveau. Il a également établi la réédition du roman de Mendès avec Jean-Jacques Lefrère et Jean-Didier Wagneur. "La Maison de la Vieille" editions Champvallon 2000.
Et bien sûr la colossale biographie de Rimbaud par Jean-Jacques Lefrère Chez Fayard également.
Toujours de mon ami Michaël Pakenham, une édition de poèmes inédits. Steve Murphy a égalemment publié de nombreux articles consacrés à Germain Nouveau et je voudrai citer aussi mon amie Jacqueline Duvaudier, l’ancienne secrétaire générale des "Amis de Rimbaud"sans qui l’association n’existerai plus aujourd’hui (sous cette forme) Merci aussi à Terres d’Ecrivains qui permet la diffusion d’informations difficiles à trouver ailleurs
Pourrait-on indiquer les références des nombreux articles consacrés à Germain Nouveau par Steve Murphy ? Sauf erreur ou omission, il n’ya que le commentaire (excellent de pertinence) sur le poème Cadenette dans un numéro spécial de la revue Sud en 1986.
Quant à l’édition de poèmes inédits apparement procurés par Michael Pakenham, il doit s’agir sans doute de "Germain Nouveau - pages complémentaires" sorti en 1983 sous les presses de l’université d’Exeter et reprenant des "chansons retrouvées" et des chroniques du Gaulois paru sous le pseudonyme novélien Jean de Noves.
Une thèse sur Germain Nouveau serait également en préparation sous le titre des "Esthétiques de Germain Nouveau".