L’illustrateur et écrivain George du Maurier naît à Paris en 1834. Son grand-père, Robert Mathurin Busson du Maurier, était français et émigra en Angleterre après la Révolution. Son père épousa une Anglaise à l’ambassade d’Angleterre et George naquit dans la maison familiale, près des Champs Elysées. La famille vit successivement dans différents pays : Belgique, Angleterre [1], France [2]. Le père de George est un inventeur qui perd tout son argent dans différents projets sans issue. A 13 ans, George étudie à la Pension Froussard, avenue du Bois de Boulogne.
Il revient à Paris en 1856 et occupe un appartement 53 rue Notre-Dame-des-Champs, note Louis Stott dans Robert Louis Stevenson and France [3]. Il a décidé, contrairement aux avis paternels, de devenir artiste et fréquente quelques mois l’atelier de Gleyre, qu’il décrit dans Trilby. Ses compagnons d’atelier sont Whistler et Poynter.
Le Quartier latin est alors, avec Montmartre, le quartier préféré des artistes. De nombreux peintres peuplent la rue : Carolus Duran habite un studio au n°58 (son atelier est situé 81 boulevard Montparnasse, au bout du passage Stanislaus), Rosa Bonheur vit au 61, William Bouguereau au 75, Whistler au 86, etc.
Le roman Trilby (1894) de Du Maurier est moins connu que les Scènes de la vie de bohème [4] d’Henri Murger, mais il est un document tout aussi passionnant et plaisant à lire que ce dernier.
Trilby raconte les aventures de l’héroïne du même nom, belle jeune femme qui sert de modèle aux peintres parisiens. Mais elle tombe sous l’emprise du musicien Svengali et devient chanteuse. Quand Svengali est victime d’un arrêt cardiaque, la carrière de Trilby se brise.
Comme pour les Scènes de la vie de bohème, le théâtre a contribué au succès du roman. Trilby a aussi laissé son nom à son chapeau de prédilection, que la pièce de théâtre a popularisé et que certains continuent à porter aujourd’hui : Peter Sellers dans les films de La Panthère rose, Justin Timberlake, Britney Spears…
Ah oui… Dernier détail important : George du Maurier a eu une petite fille dont le prénom est Daphne, auteur de Rebecca, de L’Auberge de la Jamaïque et de nombreux autres fameux romans d’intrigue et d’aventures.
Source : Robert Louis Stevenson and France, Louis Stott, Creag Darach Publications, 1994.
[1] A Londres, au 1 Devonshire Terrace, Marylebone Road, où Charles Dickens a aussi vécu.
[2] Entre autres, dans un logement situé Grand rue à Boulogne, puis à Paris, 80 avenue des Champs Elysées.
[3] Stott signale comme principale ressource sur la vie parisienne dans les années 1870 et en particulier la vie qu’y menèrent les cousins Bob et Robert Louis Stevenson le livre de Will H. Low, A Chronicle of Friendship.
[4] Qui ont paru entre 1845 et 1849 en feuilleton dans le journal satirique Le Corsaire Satan et ont été publiées en librairie en 1851.