Charles BAUDELAIRE à Paris et Honfleur

Le mercredi 13 août 2003.
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L’hôtel Voltaire (devenu du quai Voltaire) à Paris.
Il me semble que je serais toujours bien là où je ne suis pas.
Le Spleen de Paris.

[…] aucun poème ne sera si grand, si noble, si véritablement digne du nom de poème, que celui qui aura été uniquement écrit pour le plaisir d’écrire un poème.
Baudelaire, repris par Verlaine dans son article Charles Baudelaire en 1865.

Le poète maudit qui se porta lui-même candidat à l’Académie Française (mais en fut finalement dissuadé par Sainte-Beuve) aurait pu écrire le Guide du Routard de Paris. Avec Victor Hugo, il est peut-être celui qui en aura habité le plus grand nombre de rues. On lui dénombre une quarantaine de domiciles parisiens, parmi lesquels :

- 13 rue Hautefeuille, dans le quartier latin, où il naît le 9 avril 1821,
- 50 rue Saint-André-des-Arts (1827),
- la pension Levêque et Bailly, rue de l’Estrapade,
- 11 rue du Débarcadère (située à l’époque à Neuilly) (1827-1828),
- 17 rue du Bac (1828-1831),
- lycée Louis-le-Grand (mars 1836-avril 1839),
- 22 rue du Vieux-colombier (été 1839),
- 22 (qui aurait été 10 à l’époque) quai de Béthune, sur l’Ile Saint-Louis (mai-décembre 1842), après quelques petits séjours à Lyon, Bordeaux, l’Ile Maurice et sur les mers,
- rue Vaneau (décembre 1842-avril 1843),
- 15 puis 17 quai d’Anjou (Ile Saint-Louis), dans l’hôtel de Pimodan devenu hôtel de Lauzun, où demeurait Théophile Gautier qui y créa son Club des Haschichins,
- hôtel Corneille, rue Corneille,
- hôtel de Dunkerque et Folkestone, 32 rue Laffitte (1845),
- 33 rue Coquenard (rue Lamartine) (1846),
- 24 rue de Provence (1846),
- 7 rue de Tournon (décembre 1846),
- le 6 rue de la Femme-sans-tête, devenue rue Le Regrattier, est l’adresse de Jeanne Duval,
- 68 (ou 36 ?) rue de Babylone (décembre 1847),
- 18 avenue de la République (devenue av. de Neuilly) en août 1848,
- 95 avenue de la République (devenue av. de Neuilly) à Neuilly (mai 1850-juillet 1851), après un séjour à Dijon,
- 25 rue des Marais-du-Temple (Yves-Toudic),
- 11 boulevard Bonne Nouvelle (mai-juillet 1852),
- hôtel du 60 rue Pigalle (octobre 1852-mai 1854),
- hôtel d’York (hôtel Baudelaire), 61 rue Sainte-Anne (février 1854),
- hôtel du Maroc, 57 rue de Seine (mai 1854-janvier 1855),
- hôtel de Normandie, 13 rue Neuve-des-Bons-Enfants (juin 1855),
- 27 rue de Seine (juillet-août 1855),
- 18 rue d’Angoulême (Jean-Pierre Timbaud) (de janvier à juin 1856),
- hôtel Voltaire, 19 quai Voltaire (1856-1858),
- 22 rue Beautreillis (1858-1859),
- hôtel de Dieppe, 22 rue d’Amsterdam - cet hôtel existe encore - (1859-1864),
- hôtel du Chemin de fer du Nord, place du Nord,
- 4 rue Louis-Philippe, à Neuilly (1860-1861),
- 1 rue du Dôme, dans le quartier de Chaillot, où se trouve la clinique du docteur Duval. Baudelaire y entre en juillet 1866 et y meurt le 31 août 1867.

Le poète "habite" également quelques cafés, en particulier le Riche, 25 rue Le Peletier. Il aime Paris et la déteste à la fois. Il n’en cite aucun lieu précis dans son oeuvre en vers (sauf le Louvre et le Carrousel dans Le Cygne), mais elle l’imprègne tout entière. Il l’arpente dans tous les sens pour échapper à ses créanciers.

Jules Laforgue écrit : "Le premier, il parla de Paris en damné quotidien de la capitale."
Baudelaire voit Paris se transformer sous l’impulsion du Baron Haussmann. "Tout pour moi devient allégorie, et mes chers souvenirs sont plus lourds que des rocs", écrit-il.

Pas plus que de famille, il ne laisse à Paris une demeure qui lui ait réellement appartenue.
Pour rencontrer Baudelaire, il faut se promener sur l’Ile Saint-Louis, à l’aube ou au crépuscule…

Néanmoins… L’Hôtel de Lauzun existe toujours sur l’Ile Saint-Louis. Baudelaire y occupait trois pièces au dernier étage sur la cour.
Et au 5ème étage de l’hôtel Voltaire, 19 quai Voltaire, se trouvait la chambre du poète. C’est là qu’il achève Les fleurs du mal en 1856-1857.

Baudelaire est inhumé le 2 septembre 1867 au Cimetière Montparnasse, à Paris.

Autres demeures de l’auteur
La maison des parents de Baudelaire était située rue Charles-Baudelaire, à Honfleur. Elle n’existe plus mais une plaque en marque l’emplacement.

À voir aux alentours

Quelques voisins écrivains de l’Ile Saint-Louis :
- Francis Carco,
-  Charles-Louis Philippe,
-  Théophile Gautier.

Petite bibliographie
Baudelaire à Paris, Claude Pichois, Hachette, 1967,
Baudelaire-Paris. Claude Pichois et Jean-Pierre Avice, Éditions Paris-Musées/Quai Voltaire, 1994.
L’Année Baudelaire 1, Baudelaire, Paris, l’Allégorie. Klincksieck, 1995.
Paris des écrivains. Sous la direction de Laure Murat. Éditions du Chêne, 1997.



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