A quoi bon des poètes en des temps de détresse ? Hölderlin
Lait noir de l’aube nous te buvons la nuit
te buvons le matin puis à midi nous te buvons le soir
Nous buvons et buvons
Un homme habite la maison il joue avec les serpents il écrit
Il écrit quand il va faire noir en Allemagne Margarete tes cheveux d’or
Tes cheveux cendre Sulamith nous creusons dans le ciel une tombe
où l’on n’est pas serré
(Todesfugue)
Celan, l’une des figures majeures de la littérature de la seconde moitié du 20ème siècle, le poète peut-être le plus connu et incontestablement le plus commenté dans le monde, et un témoin du tragique 20ème siècle. Peut-on encore écrire des poèmes après Auschwitz, demandait en substance Adorno dans sa Dialectique négative ? Comment écrire « du dedans-de-la-langue-de-mort » ? Toute l’œuvre de Celan et sa vie peuvent être lues comme une expérience, un corps à corps avec ces questions.
Paul Celan vécut à Paris de 1949 à sa mort en 1970. Nous l’évoquerons au travers de quelques lieux qui lui furent familiers : le Quartier latin où il habita à plusieurs reprises et travailla, le XVIème arrondissement où il résida avec sa femme, le Pont Mirabeau, lieu présumé de son suicide.
Nous partirons de l’Ecole Normale Supérieure, où il fut lecteur d’allemand à partir de 1959. Rendez-vous à 13h 45 devant le 45, rue d’Ulm (en cas de pluie, rejoindre directement la salle Paul Celan)
Pour ceux qui veulent anticiper, Choix de poèmes de Celan, « Poésie poche »/Gallimard.
*** Inscription auprès de Bernard Bier bgbier@club-internet.fr 01 45 85 08 78 (répondeur)
*** Tarifs de la sortie : Adhérents : solo 3 euros, duo 5 euros. Sympathisants : 5 euros. Prévoir deux coupons de transport
